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CROIX PETITE QUELQUES SAINTS
 
 

 De J.B. Bossuet

Deuxième panégyrique

de Saint Joseph

 

 

 

23 AVRIL

La naissance au ciel de saint Georges, martyrisé au IVème siècle sous la persécution de Dioclétien. Son culte très ancien, d'abord localisé à Lydda en Palestine, connut une grande popularité à l'époque des croisades. Il est honoré comme un soldat, vainqueur des forces du mal symbolisées par un dragon. Saint Georges est le patron de l'Angleterre, ainsi que celui de l'Ethopie, où il est représenté en de nombreuses fresques.

 

22 AVRIL

A Vitorchiano, en Italie, la bienheureuse Maria-Gabriella Sagheddu, remarquable dès le début de sa vie monastique par sa joie et sa fidélité. Le Seigneur accepta l'offrande de sa vie pour l'unité des chrétiens, le 23 avril 1939. Elle a été proclamée bienheureuse le 25 janvier 1983. Sa dépouille intacte repose en la chapelle de l'unité au monastère cistercien de Vitorchiano.

 

21 AVRIL

Mémoire de saint Anselme. Originaire du Piémont, il fut attiré à l'abbaye bénédictine du Bec-Hélloin, en Normandie, renommée par son école dirigée par Lanfranc. Moine, puis abbé, il se mit en recherche d'une meilleure intelligence de la foi, grâce à une méthode scholastique décisive pour l'avenir de la théologie. Elu plus tard archevêque de Cantorbery, il dut, malgré son amitié personnelle pour le roi d'Angleterre, lutter en faveur de la liberté religieuse de l'Eglise, puis mourut en 1109.

L'an du Seigneur 1163, le bienheureux Fastrède. Saint Bernard choisit ce moine austère comme abbé pour la fondation de Cambron. Lorsqu'il fut rappelé à Clairvaux par ses frères pour succéder au bienheureux Robert de Bruges, cette nouvelle l'effraya tant, que d'abord il se cacha. Dans la suite il dut même présider tout l'Ordre comme huitième abbé de Cîteaux.

 

20 AVRIL

En Belgique, au XIIème siècle, la bienheureuse Oda, qui consacra au Christ seul sa beauté physique ; et en Italie, au XIVème siècle, sainte Agnès, dominicaine, qui sut harmoniser, dans le renoncement, action et contemplation.

 

19 AVRIL

L'an de grâce 1054, saint Léon IX. Evêque de Toul d'origine alsacienne, il fut élevé au souverain pontificat à la diète de Worms, en 1049, puis confirmé par le clergé et le peuple romain. Il s'efforça avec succès de ranimer la vie de l'Eglise latine, mais connut la douleur de voir la consommation du schisme entre l'Orient et l'Occident. Les anathèmes réciproques lancés à cette occasion ont été levés le 7 décembre 1965 par le pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras pour en effacer la mémoire et ouvrir la voie vers l'unité. Pontife voyageur, il consacra, dans son ancien diocèse, les églises de Remiremont et Saint-Maurice d'Epinal.

 

18 AVRIL

Au monastère cistercien des Dunes en Flandre, l'an 1167, le bienheureux Idesbald. Après la mort de sa femme et de ses enfants, il entra aux Dunes à un âge avancé. Il en devint abbé. Les douze années de son gouvernement furent très prospères. Son corps levé de terre fut retrouvé intact en 1237 puis en 1624.

A Paris, l'an de grâce 1618, la bienheureuse Marie de l'Incarnation. Epouse et mère de famille chrétienne exemplaire, Madame Acarie se consacra à l'établissement, en France, des carmels issus de la réforme de sainte Thérèse d'Avila. Devenue veuve, elle se retira dans l'un d'eux, sous la juridiction de sa propre fille. La souffrance marqua les courtes années de sa vie religieuse.

 

16 AVRIL

Au VIème siècle, saint Paterne, évêque d'Avranches. D'abord moine dans le diocèse de Poitiers, il gagna une solitude à Scicy, près de Coutances, où son rayonnement lui attira une foule de disciples. Aux dires des historiens anciens, on n'avait pas vu le monachisme parvenir à une telle fécondité depuis saint Martin.

L'an de grâce 1783, saint Benoît Labre. Ne pouvant s'adonner à aucun genre de vie religieuse régulière, ce chrétien français, originaire d'Amettes, près de Boulogne-sur-Mer, vécut en simple pélerin, dans le détachement et la prière continuelle. Il mourut au terme d'une pérégrination qui l'avait amené jusqu'à Rome.

 

15 AVRIL

Le jour de Pâques 1607, le bienheureux César de Bus. Originaire de Cavaillon, sur les bords de la Durance, il renonça à sa vie de gentilhomme mondain pour se faire prêtre, puis fonda la Congrégation des Pères de la Doctrine chrétienne qui, à la veille de la Révolution, comptait en France soixante-quatre maisons, collèges ou séminaires.

 

14 AVRIL

En Orient, saint Ardalion, comédien qui parodiant un jour en public les mystères chrétiens, fut subitement touché par la grâce ; il se proclama alors chrétien devant les spectateurs qui demandèrent sa mort.

L'an de grâce 1117, saint Bernard de Tiron. Avec Robert d'Arbrissel dans le Maine-Anjou, Pierre de l'Etoile en Berry, Vital en Normandie et Raoul de la Fustaie en Bretagne, il fut l'un des animateurs du mouvement monastique du XIème siècle, en fondant dans une forêt du diocèse de Chartres un nouveau monastère qui devint, plus tard, le centre d'une Congrégation bénédictine.

 

13 AVRIL

A Rosendal, près de Malines en Belgique, la bienheureuse Ida de Louvain, moniale. Elle demeura longtemps chez les siens où elle menait une vie pénitente, vouée à l'amour du Christ et aux oeuvres de charité. Comblée de grâces mystiques, elle reçut dans sa chair les stigmates de Jésus crucifié, mais obtint de Dieu que rien n'en parut au dehors. A son gré trop remarquée dans le monde, elle demanda son admission chez les cisterciennes où elle travailla à la transcription des livres et jouit de nouveaux charismes.

 

12 AVRIL

Au IVème siècle, saint Zénon, évêque d'origine africaine élu au diocèse de Vérone. Il apparaît comme un témoin de la doctrine baptismale, "mystère de la fécondité de l'Eglise vierge et mère".

En 1927, le bienheureux Joseph Moscati, professeur à la faculté de médecine de Naples, qui mit ses compétences au service de la recherche scientifique, en même temps qu'il soignait gratuitement les malades les plus nécessiteux.

 

11 AVRIL

L'an de grâce 1079, la naissance au ciel de saint Stanislas. Elu au siège métropolitain de Cracovie, il n'hésita pas à excommunier le roi de Pologne, dont les débauches faisaient scandale ; mais il paya de sa vie son courage et sa droiture. Cette mort glorieuse provoqua plus tard la conversion du roi et lui valut d'être honoré comme l'un des patrons de la Pologne catholique.

 

10 AVRIL

L'an du Seigneur 1029, saint Fulbert. Après avoir été précepteur du fils du roi Hugues Capet, il fut promu au siège épiscopal de Chartres, où il ouvrit une école de théologie réputée. Sa dévotion envers le mystère de la Nativité de Notre-Dame fut à l'origine de la construction de la cathédrale de cette ville, célèbre par ses vitraux riches en couleurs et par son pèlerinage attirant le peuple de France en terre beauceronne.

 

9 AVRIL

En Mésopotamie, au Vème siècle, saint Acace, évêque, qui, pour racheter des prisonniers de guerre persans, fit fondre et vendre les vases sacrés de son église.

 

7 AVRIL

Mémoire de saint Jean-Baptiste de la Salle qui fonda à Reims, sa ville natale, l'institut des Frères des Ecoles chrétiennes, au service de l'enseignement populaire. Il contribua à l'essor de son oeuvre en acceptant dans le silence les humiliations sans nombre qui lui vinrent de ses plus proches collaborateurs.

 

5 AVRIL

L'an du Seigneur 1258, à l'abbaye cistercienne de Villers, la sépulture de sainte Julienne, religieuse augustine de Mont-Cornillon, au diocèse de Liège. Plusieurs maisons cisterciennes, en particulier Salsines, furent pour elle un asile dans les persécutions que lui valut sa mission. Elle fut en effet appelée, par révélations, à faire instituer dans l'Eglise la fête du Très Saint Sacrement.

 

4 AVRIL

En 636, la naissance au ciel de saint Isidore, évêque de Séville, honoré comme le docteur de l'Eglise d'Espagne et comme l'un des maîtres du Moyen-Age, pour avoir transmis la culture de l'antiquité par ses ouvrages encyclopédiques, religieux ou profanes. On le considère aussi comme l'un des initiateurs de la liturgie mozarabe.

Vers 1110, la bienheureuse Aleth, mère d'une nombreuse famille chrétienne, qui compta parmi ses enfants le futur saint Bernard de Clairvaux.

L'an du Seigneur 1589, saint Benoît le More, franciscain d'origine africaine qui se consacra au service de son couvent en Sicile, à l'exemple du Christ venu, non pour être servi, mais pour servir et sauver les hommes de toute race, langue et peuple.

En 1920, à Cheiklé près d'Akbès en Syrie, la passion du Père Philippe, moine cistercien. Il était resté seul au monastère quand surgirent des Turcs kémalistes. Ceux-ci lui demandèrent s'il croyait vraiment que Jésus crucifié, dont il portait l'image sur la poitrine, est le rédempteur ; il le confessa. "Alors, lui dirent-ils, nous allons te faire pareil" et ils le clouèrent sur une porte les bras en croix. Son agonie dura deux jours.

 

2 AVRIL

L'an du Seigneur 1507, la naissance au ciel de saint François de Paule, ermite calabrais qui groupa ses nombreux disciples en une nouvelle famille religieuse, l'Ordre des Minimes. Mandé par le roi de France Louis XI, gravement malade, il l'assista jusqu'à sa mort, dans sa résidence de Plessis les Tours où lui-même rendit l'esprit.

L'an de grâce 306, à Césarée de Palestine, le martyre de saint Apphianos, jeune noble remarquable par la pureté de ses moeurs et ses connaissances étendues. Quand on l'interrogeait sur sa condition, son origine, son domicile, il répondait imperturbablement : "Je suis serviteur du Christ".

Au Vème siècle, sainte Marie l'Egyptienne. Elle renonça à sa vie scandaleuse après avoir obtenu la grâce d'adorer la sainte Croix à Jérusalem, puis se retira au désert de Palestine.

 

1er AVRIL

L'an du Seigneur 1132, saint Hugues, évêque de Grenoble. Il appliqua la réforme de l'Eglise entreprise par Grégoire VII et favorisa la renaissance du monachisme en établissant l'Ordre bénédictin en Chalais et en conduisant saint Bruno et ses compagnons au désert de la Grande Chartreuse.

 

30 MARS

Au milieu du VIIème siècle, saint Jean Climaque, moine. Originaire de Palestine, il se retira, après de brillantes études, au désert du Mont Sinaï. Il écrivit un ouvrage intitulé "l'Echelle du Paradis", véritable somme de la spiritualité monastique qui lui a donné dans l'Eglise byzantine la première place parmi les docteurs mystiques et lui a valu son surnom de "Climaque".

 

28 MARS

L'an de grâce 594, saint Gontran, petit-fils de Clovis et roi des Francs. Il racheta par ses libéralités envers les pauvres, qui le surnommèrent "le bon roi Gontran", les fautes de sa vie passée, puis mourut au monastère Saint-Marcel de Châlons-sur-Saône qu'il avait fondé.

 

25 MARS

Au neuvième mois avant Noël, solennité de l'annonciation du Seigneur, jour où la Vierge Marie, héritière des promesses davidiques, accueillit le Verbe divin dans son coeur, par sa foi au message de l'ange, et le conçut dans sa chair, par l'action du Saint Esprit.

 

23 MARS

L'an du Seigneur 1606, saint Turibio de Mongrovejo. Après avoir été pendant cinq ans le premier magistrat de Grenade, il fut nommé au siège épiscopal de Lima au Pérou. Emu de la triste situation sociale et religieuse du peuple indien, il entreprit de visiter son immense diocèse en s'efforçant d'extirper les abus et de bâtir églises et hôpitaux partout où il passait.

En Espagne, l'an de grâce 1702, saint Joseph Oriol. Grâce à l'aide charitable de quelques prêtres, il put, malgré ses origines très modestes, poursuivre ses études, conquérir le grade de docteur en théologie et recevoir le sacerdoce. Affecté à une paroisse de Barcelone, il vécut pauvrement dans une mansarde, partageant son temps entre le ministère du sacrement de la pénitence et le dévouement auprès des plus démunis.

 

22 MARS

A Ancyre, aujourd'hui Ankara, vers 360, saint Basile, prêtre. Par la sainteté de sa vie et la force de sa parole, il retirait, chaque jour, de l'erreur arienne des chrétiens qui s'y étaient laissé engager. A l'avènement de Julien l'Apostat, son opposition ouverte à l'empereur lui mérita la palme du martyr.

Au milieu du VIIIème siècle, saint Zacharie, pape. D'origine grecque, il traduisit dans sa langue maternelle les Dialogues de saint Grégoire le Grand. Il sut s'imposer auprès des divers souverains lombards, francs et byzantins, par sa forte personnalité. A Rome, il restaura plusieurs églises et fit un grand nombre de fondations en faveur des pauvres et des pèlerins.

 

21 MARS

Au Mont Cassin, l'an de grâce 547, le trépas de notre bienheureux Père Saint Benoît. Né à Nursie vers 480, il interrompit ses études qu'il poursuivait à Rome. Après trois années passées dans la solitude de Subiaco, avec l'unique désir de "plaire à Dieu seul", il fonda plusieurs monastères et composa la Règle des Moines où il apprend à ses disciples "comment glorifier Dieu en toutes choses".

En 1098, nos Pères, mûs pas le désir de suivre plus fidèlement la Règle de notre Père, "Chef, Législateur et Maître", Saint Benoît, choisirent ce jour pour la fondation du Nouveau Monastère de Cîteaux.

 

19 MARS

Saint Joseph, membre de la Maison de David, suscité par Dieu pour veiller comme un père sur l'enfant Jésus et sa mère, héritiers des promesses et des alliances d'Israël.

 

18 MARS

L'an de grâce 386, la naissance au ciel de saint Cyrille, évêque de Jérusalem et docteur de l'Eglise. Chargé d'abord de la préparation des catéchumènes qu'il initia aux mystères chrétiens, il travailla au service de la vérité et de l'unité dans l'Eglise, au premier concile oecuménique de Constantinople.

 

17 MARS

L'an du Seigneur 461, la naissance au ciel de saint Patrick. Après un séjour monastique à Lérins puis à Auxerre, il retourna évangéliser l'Irlande. Il y fonda l'église d'Armagh qui devint le centre religieux de cette île fertile en sainteté. Sa mémoire est vénérée à Downpatrick, dans le Comté de l'Ulster.

 

15 MARS

A Paris, en 1660, sainte Louise de Marillac, épouse et mère de famille chrétienne qui décida de consacrer sa vie au soin des pauvres après son veuvage. Saint Vincent de Paul fut son guide spirituel et l'aida à fonder la Compagnie des Filles de la Charité, qui, selon la volonté de leurs fondateurs, n'auraient pas d'autre cloître que leurs salles d'hôpitaux.

 

13 MARS

En Thébaïde, vers 412, sainte Euphrasie, vierge. Quand elle fut en âge de se prononcer sur son propre sort, elle choisit de vivre dans la communauté religieuse où sa mère l'avait placée en attendant de la marier. Elle mit son riche héritage à la disposition des pauvres.

 

12 MARS

En 417, la mise au tombeau de saint Innocent 1er. Il étendit la sollicitude de l'Eglise romaine en Orient, en défendant saint Jean Chrysostome chassé du siège de Constantinople ; en Afrique, en soutenant saint Augustin contre l'hérésie donatiste ; et en Italie, en œuvrant contre l'invasion des Visigoths.

 

11 MARS

Vers 640, saint Sophrone. Après avoir passé 20 ans sous la conduite de l'ermite Jean Moschus qui lui dédia son ouvrage "le pré spirituel", il fut placé à la tête de l'église de Jérusalem qu'il vit ravagée par les Sarrasins. Héritier ultime de la tradition monastique palestinienne, il opposa à l'hérésie mono-énergiste une doctrine orthodoxe puisée aux sources de la liturgie et de la contemplation.

 

9 MARS

L'an du Seigneur 1440, la naissance au ciel de sainte Françoise Romaine, épouse et mère de famille chrétienne qui, veuve à 52 ans, anima une communauté d'oblates bénédictines, vouées aux oeuvres charitables. Sainte Françoise Romaine est la patronne de la Congrégation des Servantes des pauvres.

L'an de grâce 1857, saint Dominique Savio, qui mourut à l'âge de 15 ans au collège fondé à Turin par saint Jean Bosco, après avoir donné l'exemple d'une vie de prière, et d'une charité fraternelle enjouée et austère à la fois.

 

8 MARS

L'an de grâce 1550, la naissance au ciel de saint Jean de Dieu. Soudainement converti par saint Jean d'Avila qui prêchait à Grenade la folie de la miséricorde divine, ce portugais d'une quarantaine d'années fut jugé atteint de troubles mentaux et soumis aux mauvais traitements prévus à l'époque pour ce genre de malades. Il décida dès lors de se dévouer auprès de ses compagnons d'infortune en jetant les bases de l'Ordre de la Charité, dont les membres sont plus connus sous le nom de Frères hospitaliers de saint Jean de Dieu.

Dans la vallée de la Corrèze, l'an du Seigneur 1159, saint Etienne, abbé d'Obazine. Prêtre, il embrassa la vie érémitique, mais il vit bientôt affluer des disciples. Leur proposant de vivre en commun l'idéal du désert, il les forma à une discipline très austère mais joyeuse. Sur le conseil du Prieur de la Chartreuse, il demanda son agrégation à Cîteaux qui, à la même époque, garantissait ce genre d'observance. Lors du Chapitre Général présidé par le Pape Eugène III, il fut présenté en ces termes par l'abbé de Cîteaux : "Voici un abbé frêle de corps, laid de visage; mais, sachez-le, tout en lui est animé par l'Esprit Saint et la vertu de foi".

 

7 MARS

Mémoire des saintes Perpétue et Félicité, martyrisées dans l'amphithéâtre de Carthage le 7 mars 203. De conditions sociales différentes, ces deux jeunes mères de famille, encore catéchumènes, affrontèrent la mort avec plus de courage que les douleurs de l'enfantement, dans l'espérance que ce ne serait plus elles, mais le Christ qui souffrirait alors en elles et pour elles.

Vers 340, saint Paul le Simple. Egyptien de naissance, il vécut dans le monde jusqu'au jour où, trompé par son épouse, il alla frapper à la porte du monastère de saint Antoine. Avant d'être admis, il fut soumis à telle épreuve que sa parfaite docilité lui fit donner le surnom de "simple".

 

6 MARS

L'an de grâce 766, saint Chrodegang, évêque de Metz, qui fut l'un des premiers à adopter, puis à propager en Gaule la liturgie romaine et le chant grégorien, et à donner aux chanoines une règle de vie fraternelle. Il fut inhumé à l'abbaye de Gorze qu'il avait fondée.

A Gand, en Flandre, vers 1447, sainte Colette, ou Nicole, vierge. Tertiaire franciscaine, elle mena d'abord une vie de recluse près de l'église de Corbie, sa ville natale, puis entreprit de ranimer l'amour et la pratique de la pauvreté évangélique dans l'Ordre des Clarisses, dont elle devint abbesse générale.

 

4 MARS

En 1484, la naissance au ciel de saint Casimir, prince héritier et patron céleste de la Pologne et de la Lituanie. Au milieu du luxe de la cour, il sut garder un grand amour des pauvres et de la pauvreté, et un profond attachement pour la chasteté, grâce à une vie de prière intense.

En Asie Mineure, sous l'empereur Dioclétien, la passion de saint Adrien. Officier païen de l'armée impériale, il fut soudainement converti par la patience surhumaine dont faisaient preuve vingt-trois chrétiens et demanda que son nom soit ajouté à leur liste.

 

3 MARS

En Palestine, l'an du Seigneur 262, la passion des saints Marin et Astère. D'après l'historien Eusèbe, Marin allait être promu au grade de centurion, quand il fut dénoncé comme chrétien par un rival. Contraint de choisir, Marin préféra la palme du martyre aux honneurs militaires. Le sénateur romain Astère, qui avait assisté au suplice, fut mis à mort à son tour pour avoir recueilli son corps.

En 1260, à Cortone en Italie, la vénérable Véronique Laparelli, moniale cistercienne de la Sainte Trinité. Le Seigneur la prévint toute jeune de grâces de choix, puis la conduisit dans la solitude du cloître. Elle était si rayonnante qu'il suffisait de l'approcher pour retrouver la paix.

 

2 MARS

L'an de grâce 1127, le bienheureux Charles-le-Bon, comte de Flandre. Sa charité et sa justice lui valurent la haine de quelques seigneurs qui le firent assassiner à Bruges. Cette mort d'un homme pénétré de l'amour de Dieu fut considérée comme un martyr par la dévotion populaire.

 

1er MARS

Vers 550, saint Aubin. D'abord abbé de Nantilly, près de Saumur, il devint ensuite évêque de la ville d'Angers, dont il est devenu le patron céleste. Rayonnant de charité dans un monde barbare et cruel, il fut l'un des principaux promoteurs du troisième concile d'Orléans, qui réforma l'Eglise franque avec une grande fermeté.

SAINT JOSEPH

 Le Seigneur s'est cherché  

un homme selon son coeur  

(1 S 13, 14)  

Cet homme selon le coeur de Dieu

ne se montre pas dehors,

et Dieu ne le choisit pas sur les apparences,

ni sur le témoignage de la voix publique.

Lorsqu'il envoya Samuel

dans la maison de Jessé pour y trouver David,

le premier de tous qui a mérité cet éloge,

ce grand homme, que Dieu destinait

à la plus auguste couronne du monde,

n'était pas connu dans sa famille.

On présente sans songer à lui

tous ses aînés au prophète ;

mais Dieu,

qui ne juge pas à la manière des hommes,

l'avertissait en secret

de ne regarder pas à leur riche taille,

ni à leur contenance hardie :

si bien que rejetant

ceux que l'on produisait dans le monde,

il fit approcher

celui que l'on envoyait paître les troupeaux ;

et versant sur sa tête l'onction royale,

il laissa ses parents étonnés

d'avoir si peu jusqu'alors connu ce fils,

que Dieu choisissait

avec un avantage si extraordinaire.

Une semblable conduite de la Providence

me fait appliquer aujourd'hui à Joseph,

le fils de David,

ce qui a été dit de David lui-même.

Le temps était arrivé que Dieu cherchât

un homme selon son coeur,

pour déposer en ses mains ce qu'il avait de plus cher ;

je veux dire la personne de son Fils unique,

l'intégrité de sa sainte Mère,

le salut du genre humain,

le secret le plus sacré de son conseil,

le trésor du ciel et de la terre.

Il laisse Jérusalem et les autres villes renommées ;

il s'arrête sur Nazareth ;

et dans cette bourgade inconnue

il va choisir encore un homme inconnu,

un pauvre artisan, Joseph en un mot,

pour lui confier un emploi

dont les anges du premier ordre

se seraient sentis honorés,

afin que nous entendions

que l'homme selon le coeur de Dieu

doit être lui-même cherché dans le coeur,

et que ce sont les vertus cachées

qui le rendent dignes de cette louange.

C'est un vice ordinaire aux hommes,

de se donner entièrement au dehors

et de négliger le dedans,

de travailler à la montre et à l'apparence

et de mépriser l'effectif et le solide,

de songer souvent quels ils paraissent

et de ne penser point quels ils doivent être.

C'est pourquoi les vertus qui sont estimées,

ce sont celles qui se mêlent d'affaires

et qui entrent dans le commerce des hommes :

au contraire les vertus cachées et intérieures,

où le public n'a point de part,

où tout se passe entre Dieu et l'homme,

non seulement ne sont pas suivies,

mais ne sont pas même entendues.

Et toutefois c'est dans ce secret que consiste

tout le mystère de la vertu véritable.

En vain pensez-vous former un bon magistrat,

si vous ne faites auparavant un homme de bien :

en vain vous considérez quelle place

vous pourrez remplir dans la société civile,

si vous ne méditez auparavant

quel homme vous êtes en particulier.

Si la société civile élève un édifice,

l'architecte fait tailler premièrement une pierre,

et puis on la pose dans le bâtiment.

Il faut composer un homme en lui-même,

avant que de méditer

quel rang on lui donnera parmi les autres

et si l'on ne travaille sur ce fonds,

toutes les autres vertus,

si éclatantes qu'elles puissent être,

ne seront que des vertus de parade

et appliquées par le dehors,

qui n'auront point de corps ni de vérité.

Elles pourront nous acquérir de l'estime

et rendre nos moeurs agréables,

enfin elles pourront nous former au gré

et selon le coeur des hommes ;

mais il n'y a que les vertus particulières

qui aient ce droit admirable de nous composer

au gré et selon le coeur de Dieu.

Ce sont ces vertus particulières,

c'est cet homme de bien,

cet homme au gré de Dieu et selon son coeur,

que je veux vous montrer aujourd'hui

en la personne du juste Joseph.

Je veux faire tout ce qui éclate

pour faire l'éloge d'un saint

dont la principale grandeur

est d'avoir été à Dieu sans éclat.

Les vertus mêmes dont je parlerai

ne sont ni de la société ni du commerce ;

tout est renfermé dans le secret de sa conscience.

La simplicité, le détachement,

l'amour de la vie cachée

sont donc les trois vertus du juste Joseph,

que j'ai dessein de vous proposer.

Vous me paraissez étonnés

de voir l'éloge d'un si grand saint

dont la vocation est si haute,

réduit à trois vertus si communes ;

mais sachez qu'en ces trois vertus

consiste le caractère de cet homme de bien

dont nous parlons ;

et il m'est aisé de vous faire voir

que c'est aussi en ces trois vertus

que consiste le caractère du juste Joseph.

Car cet homme de bien que nous considérons,

pour être selon le coeur de Dieu,

il faut premièrement qu'il le cherche ;

en second lieu, qu'il le trouve ;

en troisième lieu, qu'il en jouisse.

Quiconque cherche Dieu,

qu'il cherche en simplicité

celui qui ne peut souffrir les voies détournées.

Quiconque veut trouver Dieu,

qu'il se détache de toutes choses

pour trouver celui qui veut être lui seul

tout notre bien.

Quiconque veut jouir de Dieu,

qu'il se cache et qu'il se retire

pour jouir en repos, dans la solitude,

de celui qui ne se communique point

parmi le trouble et l'agitation du monde.

C'est ce qu'a fait notre patriarche.

Joseph, homme simple, a cherché Dieu ;

Joseph, homme détaché, a trouvé Dieu ;

Joseph, homme retiré, a joui de Dieu.

Le chemin de la vertu

n'est pas de ces grandes routes

dans lesquelles on peut s'étendre avec liberté :

au contraire nous apprenons par les saintes Lettres

que ce n'est qu'un petit sentier

et une voie étroite et serrée,

et tout ensemble extrêmement droite.

Par où nous devons apprendre

qu'il faut y marcher en simplicité

et dans une grande droiture.

Si peu non seulement que l'on se détourne,

mais même que l'on chancelle dans cette voie,

on tombe dans les écueils

dont elle est environnée de part et d'autre.

C'est pourquoi le Saint Esprit voyant ce péril,

nous avertit si souvent de marcher

dans la voie qu'il nous a marquée,

sans jamais nous détourner à droite ou à gauche ;

nous enseignant par cette parole

que pour tenir cette voie,

il faut dresser tellement son intention,

qu'on ne lui permette jamais de se relâcher

ni de faire le moindre pas de côté ou d'autre.

C'est ce qui s'appelle dans les Ecritures

avoir le coeur droit avec Dieu,

et marcher en simplicité devant sa face.

C'est le seul moyen de le chercher

et la voie unique pour aller à lui,

parce que, comme dit le Sage,

"Dieu conduit le juste par les voies droites".

Car il veut qu'on le cherche avec grande ardeur,

et ainsi que l'on prenne les voies les plus courtes,

qui sont toujours les plus droites :

si bien qu'il ne croit pas qu'on le cherche,

lorsqu'on ne marche pas droitement à lui.

C'est pourquoi il ne veut point ceux qui s'arrêtent,

il ne veut point ceux qui se détournent,

il ne veut point ceux qui se partagent.

Quiconque prétend partager son coeur

entre la terre et le ciel

ne donne rien au ciel, et tout à la terre,

parce que la terre retient ce qu'il lui engage,

et que le ciel n'accepte pas ce qu'il lui offre.

"Nul ne peut servir deux maîtres".

Dieu ne peut souffrir cette intention louche,

si je puis parler de la sorte,

qui regarde de deux côtés en un même temps.

Les regards ainsi partagés

rendent l'abord d'un homme choquant et difforme ;

et l'âme se défigure elle-même,

quand elle tourne en deux endroits ses intentions.

"Il faut, dit le Fils de Dieu, que votre oeil soit simple",

c'est-à-dire que votre regard soit unique ;

et pour parler encore en termes plus clairs,

que l'intention pure et dégagée

s'appliquant tout entière à la même fin,

le coeur prenne sincèrement et de bonne foi

les sentiments que Dieu veut.

Mais ce que j'en ai dit en général

se connaîtra mieux dans l'exemple.

Dieu a ordonné au juste Joseph

de recevoir la divine vierge comme son épouse fidèle

pendant qu'elle devient mère sans qu'il y ait part,

de regarder comme son fils propre

un enfant qui ne le touche

que parce qu'il est dans sa maison,

de révérer comme son Dieu

celui auquel il est obligé

de servir de protecteur et de gardien.

Dans ces trois choses

où il faut prendre des sentiments délicats

et que la nature ne peut pas donner,

il n'y a qu'une extrême simplicité

qui puisse rendre le coeur docile et traitable.

Dieu, qui a établi son Evangile

sur des contrées mystérieuses,

ne se donne qu'à ceux qui se contentent de lui

et se détachent des autres biens.

Il faut qu'Abraham quitte sa maison

et tous les attachements de la terre

avant que Dieu lui dise : Je suis ton Dieu.

Il faut abandonner tout ce qui se voit

pour mériter ce qui ne se voit pas,

et nul ne peut posséder ce grand tout,

s'il n'est au monde comme n'ayant rien.

Si jamais il y eut un homme

à qui Dieu se soit donné de bon coeur,

c'est sans doute le juste Joseph,

qui le tient dans sa maison et entre ses mains,

et à qui il est présent à toutes les heures

beaucoup plus dans le coeur que devant les yeux.

Voilà un homme qui a trouvé Dieu

d'une façon bien particulière :

aussi s'est-il rendu digne d'un si grand trésor

par un détachement sans réserve,

puisqu'il est détaché des passions,

détaché de son intérêt et de son propre repos.

Mystère admirable : Joseph a dans sa maison

de quoi attirer les yeux de toute la terre,

et le monde ne le connaît pas :

il possède un Dieu-Homme, et il n'en dit mot :

il est témoin d'un si grand mystère,

et il le goûte en secret sans le divulguer.

Les mages et les pasteurs

viennent adorer Jésus Christ,

Siméon et Anne publient ses grandeurs :

nul autre ne pouvait rendre meilleur témoignage

du mystère de Jésus Christ

que celui qui en était le dépositaire,

qui savait le miracle de sa naissance,

que l'ange avait si bien instruit de sa dignité

et du sujet de son envoi.

Quel père ne parlerait pas d'un fils si aimable ?

Et cependant l'ardeur de tant d'âmes saintes

qui s'épanchent devant lui avec tant de zèle

pour célébrer les louanges de Jésus Christ,

n'est pas capable d'ouvrir sa bouche

pour leur découvrir le secret de Dieu

qui lui a été confié.

Erant mirantes,

dit l'Evangéliste (des parents de l'enfant) :

ils paraissaient étonnés,

il semblait qu'ils ne savaient rien :

ils écoutaient parler tous les autres ;

et ils gardaient le silence avec tant de religion,

qu'on dit encore dans leur ville au bout de trente ans :

"N'est-ce pas le fils de Joseph ?",

sans qu'on ait rien appris durant tant d'années

du mystère de sa conception virginale.

C'est qu'ils savaient l'un et l'autre

que, pour jouir de Dieu en vérité,

il fallait se faire une solitude,

qu'il fallait rappeler en soi-même

tant de désirs qui errent

et tant de pensées qui s'égarent,

qu'il fallait se retirer avec Dieu

et se contenter de sa vue.

Mais, chrétiens, où trouverons-nous

ces hommes spirituels et intérieurs

dans un siècle qui donne tout à l'éclat ?

Abbaye cistercienne Notre Dame du Val d'Igny, 51170 Arcis Le Ponsart