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" Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant." (Gn 2,7) Ce verset, que j’avais lu auparavant sans plus, a pris un jour une consistance particulière. Je ne me souviens pas des circonstances précises, mais de la force d’une expérience, faite à travers ces mots. La réalité du souffle de Dieu me donnant vie à chaque inspiration, après avoir commencé par me couper littéralement la respiration, m’a durablement marquée dans mon être au monde, – un peu comme la première goulée d’air déploie pour la vie les poumons du nouveau né !!! Une nouvelle étape d’intimité s’est ouverte dans ma relation à Dieu : respirer et prier, prier et respirer, étaient désormais profondément liés. Respirer, c’est pour moi d’emblée être par Lui, avec Lui et en Lui. La prière de Jésus est venue se greffer de façon préférentielle sur cette respiration en Dieu : - J’aime répéter " Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu" sur l’inspiration, car sa grâce est toujours déjà donnée, je n’ai qu’à laisser Sa lumière m’habiter et purifier mes profondeurs, mais encore faut-il ! - Puis, sur l’expiration " aie pitié de moi pécheur ", pour que le Christ sauveur me ramène à la fois en moi et en Lui, moi qui ne cesse de m’éloigner de Lui, de rechuter dans l’extériorité. C’est le chemin de la prière du cœur, au long et au secret du temps.En guise de conclusion, je dirais que, pour moi, ce verset exprime quelque chose de la relation fondamentale qui unit la créature que nous sommes à son Créateur. Chaque respiration peut devenir prière en nous renvoyant à cette source profonde où notre être se reçoit de Dieu, ou plutôt advient en Le recevant. Le souffle de Dieu, c’est l’Esprit Saint dans lequel nous avons été baptisés. Il fait de nous des vivants pour Dieu en Jésus Christ. C’est en nous ouvrant au mystère de sa présence et de son action en nous, au milieu de nous, que nous pouvons fructifier, là où nous sommes, là où nous en sommes de notre existence et de notre cheminement. Soeur Christine |
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« Et sa mère gardait toutes ces choses fidèlement dans son cœur » (Lc 2 , 51) Je me souviens encore de l’émotion éprouvée après le décès de ma mère. Avec mes frères et sœurs, nous avons trouvé dans ses affaires cinq boîtes de chaussures avec le prénom de chacun sur une de ces boîtes. Pour ma part, dans la boîte qui portait mon nom, j’ai retrouvé des cahiers, des rédactions réussies, les premières lettres, des dessins aux feutres délavés, une statue de la Vierge maladroitement modelée, des images de première communion, ces cadeaux de la fête des mères,… autant d’objets insignifiants, des restes de l’enfance mais qui sont des jalons vers la vie adulte. Quand la vie amène au déménagement, il faut trier, jeter, conserver, retenir, laisser-aller. Quand les papiers brûlent, il reste la mémoire du cœur, ce grenier d’une existence. Et ce verset de l’évangile de Luc m’a souvent accompagnée dans le tri de mon existence. Marie garde dans son cœur l’enfance du Christ, et toute sa vie. L’Evangile est très discret, quel intérêt ? Ce silence des Evangiles est la mémoire patiente et silencieuse de l’amour dont seule une mère est capable. Ce verset, dans la contemplation de Marie, me tourne vers le mystère de l’Incarnation. « Même si le Christ était né mille fois à Bethléem, tu restes perdu à jamais s’il n’est pas né en toi » nous dit Angelius Silesius : invitation forte à intérioriser les mystères de la vie du Christ, pour que naisse en moi l’homme nouveau. Cette attitude de Marie me parle aujourd’hui : elle a su faire le vide en elle (trier – jeter – conserver) pour que naisse le Sauveur du monde. Cela me pousse à méditer les Evangiles, m’efforçant de les comprendre, de les mémoriser, de les laisser éclairer toutes les dimensions de mon être. Mais c’est aussi accepter d’être pleinement présente aux aspirations des hommes et des femmes d’aujourd’hui, ayant comme Marie, un cœur aux dimensions du monde, essayant comme elle d’être une mère universelle. Martine (Madagascar) |
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Lorsque l’auteur du livre de la Sagesse relit les épisodes de l’Exode, il développe une série de comparaisons entre Israélites et Égyptiens, et j’ai trouvé au chapitre 16 un verset qui depuis longtemps m’accompagne. Il fait référence à ceux qui ont été mordu par le serpent au désert. Et l’auteur écrit : « Et ni herbe ni pommade ne vint les soulager, mais ta Parole, Seigneur, elle qui guérit tout » Sag 16,12 C’est dans les Psaumes que je puise aussi, chaque jour. Le psaume 45 est pour moi un point d’ancrage solide lorsque les évènements me bousculent : « Dieu est pour nous refuge et force, secours dans la détresse, toujours offert » Puis le psalmiste décrit dans un langage imagé les montagnes qui s’effondrent dans la mer, et tremblent dans la tempête. Scènes de chaos, tout va mal. Et revient cet invariable refrain : « Il est avec nous le Seigneur de l’univers,citadelle pour nous le Dieu de Jacob » Tout peut s’effondrer : il est avec nous, avec moi. Enfin, je citerai le psaume 15. Il m’accompagne chaque jour « lampe de ma route ». C’est un cri de confiance : « Garde-moi, de toi dépend mon sort. » Une autre traduction dit : « Tu tiens mon destin. » C’est l’aveu de ma faiblesse : « Toutes les idoles du pays, ces dieux que j’aimais… On se rue à leur suite… » C’est aussi l’expression de mon désir : « Mes lèvres ne prononceront plus leurs noms. » Tu m’apprends le chemin de la vie… Le chemin, je le poursuis, jour après jour, et au terme je pourrai, j’espère, m’écrier comme le psalmiste : « A ta droite éternité de délices. » Soeur Alix |
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Psaume 30 (31), versets 8 et 9 : « Ton amour me fait danser de joie : Tu vois ma misère et tu sais ma détresse. Tu ne m’as pas livré aux mains de l’ennemi ; Devant moi, tu as ouvert un passage. »
Ces deux versets ont été une lumière pour moi alors que je traversais une période de remise en question, il y a 12 ans. Je ne comprenais pas le sens de ce que je vivais. Par une amie, j’ai été invitée à participer à une formation de danse. Cela a été pour moi un chemin de vie, au cœur de la période dépressive que je traversais. En retrouvant de la vie, je me suis aussi davantage ouverte à la présence de Dieu qui était avec moi au cœur de cette épreuve. Même si je ne comprenais pas tout, j’ai accueilli le passage qui s’ouvrait devant moi, concrètement par le moyen de la danse. Par la suite, quand je me retrouve dans une situation où je vis que des portes se ferment autour de moi, ces versets restent pour moi porteur d’espérance. Cela m’invite à rentrer dans une attitude de confiance, d’espérance, d’attente active. Même si je ne vois rien, je sais que Dieu prépare pour moi un passage. Je ne me retrouve pas devant un mur, cela m’évite de partir dans des questionnements et des pourquoi sans réponse. Je me suis appuyée sur ces versets dernièrement face à la réponse négative d’un employeur auprès duquel j’avais postulé. Je me suis dit, j’ai fait ce que j’ai pu. Je ne suis pas devant un mur, ailleurs il y a un passage pour moi. Pascale (69) |
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J’aime revenir à un passage de la Lettre aux Philippiens de Saint Paul qui a le pouvoir de me libérer de tout souci et de m’apaiser : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus » (Ph 4,4-7). Depuis que j’en ai expérimenté un jour la force, j’aime prier ce texte le matin ou le soir, en remettant à Dieu la journée qui commence ou celle qui se termine. Je le prie en suivant les conseils de Paul : je fais connaître mes demandes à Dieu, je les énonce, je les remets entre ses mains, en rendant grâce dans l’assurance d’être écoutée par Dieu. Des situations qui me paraissaient inextricables ont trouvé une solution, des décisions à prendre se sont imposées, des relations difficiles se sont détendues … Cette Parole de Dieu me remet dans ma dépendance d’enfant de Dieu, dans l’abandon et la confiance en sa divine Providence (l’expression est un peu vieillotte mais elle dit bien ce qu’elle signifie), et me laisse le cœur émerveillé de toucher du doigt la présence de Dieu dans le concret de ma vie, sa proximité à mes côtés. Soeur Isabelle |
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