TEMOIGNAGES |
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Les femmes qui suivaient Jésus dessins de Eloy Roy |
DES SOEURS RACONTENT LEUR VOCATION
Ce n’est pas facile de dire comment une vocation se dessine. Pour moi c’est le jour de ma profession de foi dans l’église de mon village, après la communion. J’ai répondu dans le secret de mon cœur : « Jésus, si tu veux, je serai religieuse ». Je ne sais pas pourquoi cela s’est passé ainsi. Je n’en ai rien dit ce jour là où c’était la fête à la maison. Mais je ne l’ai jamais oublié. La première fois où j’en ai parlé, c’était à un prêtre. Je me sentais attirée par la mission. C’était très vague, le prêtre m’a déroutée. Puis du temps s’est encore écoulé, j’ai travaillé dix ans dans une école tenue par des religieuses, je les voyais prier, quelquefois je priais avec elles … mais j’avais toujours mon secret. Puis un prêtre m’a aidée à discerner. J’allais aussi au service des vocations. Un jour j’ai reçu une demande en mariage. Jeune, j’avais évoqué le mariage sans plus. J’ai répondu que je n’étais pas libre, je ne pouvais pas « tricher », car je savais que mon cœur était donné. Je ne peux pas expliquer. C’était une certitude. Une deuxième fois, un garçon que je rencontrais chaque lundi en allant au travail me dit en sortant du car : « On se voit ce soir ? » Ce fut assez facile de répondre car j’étais maîtresse d’internat, donc pas libre. Tout cela m’a fait comprendre qu’il ne fallait plus attendre. J’ai pris ces deux demandes comme un signe du Seigneur. Je suis persuadée que l’on peut perdre sa vocation. Ensuite j’ai demandé à faire une retraite dans une abbaye. Je rencontre la maîtresse des novices qui me demande si je connais d’autres formes de vie religieuse, puis l’abbesse qui me dit : « Il faut aller voir au Carmel ou chez les Clarisses ». J’ai aimé cette ouverture car je pouvais aller voir et peut-être ne pas revenir vers elles. J’ai accepté, car je me sentais très libre. J’ai choisi les Clarisses, car le Carmel n’avait pas beaucoup d’espace. Un week-end m’a suffit pour savoir que c’était plutôt chez les Cisterciennes, au milieu des champs plutôt que dans la ville. J’ai compris aussi que mon appel pour la mission pouvait se réaliser dans le cloître, avec l’apostolat de la prière nous sommes en union avec le monde entier. Le jour de mon entrée, en arrivant dans le cloître, j’ai su que c’était bien là. Voilà maintenant 36 ans que je suis au monastère et j’en suis toujours aussi contente et heureuse, pas un seul jour je n’ai regretté. Si quelques fois le Seigneur bouscule, Il rend le centuple et comble entièrement la soif d’aimer et d’être aimée. Soeur Marie-Louise |
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Pour qui reçoit le don inestimable de suivre de plus près le Seigneur Jésus, il paraît évident qu'Il peut et doit être aimé d'un cœur sans partage, que l'on peut Lui consacrer toute sa vie et pas seulement certains gestes, certains moments ou certaines activités. Le parfum précieux versé comme pur acte d'amour, et donc en dehors de toute considération « utilitaire », est signe d'une surabondance de gratuité, qui s'exprime dans une vie dépensée pour aimer et pour servir le Seigneur, pour se consacrer à sa personne et à son Corps mystique. Cette vie « répandue » sans compter diffuse un parfum qui remplit toute la maison. Aujourd'hui non moins qu'hier, la maison de Dieu, l'Église, est ornée et enrichie par la présence de la vie consacrée. (Vita consecrata - n°104) |
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"Zachée, descends vite, je veux aller chez toi" (Lc 19,1-10) |