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CROIX PETITE QUELQUES SAINTS
 
 

 De J.B. Bossuet

Deuxième panégyrique

de Saint Joseph

 

 

 

24 JUILLET

Au début du IIIème siècle, sainte Christine. Une tradition rapporte que, ne pouvant croire que des objets inanimés fabriqués par les hommes fussent des dieux, mais reconnaissant le Créateur par l'intermédiaire des créatures, elle brisa les idoles de métal précieux de son père et en distribua les morceaux aux pauvres. Son geste, inspiré par la foi et la charité, fut récompensé par la couronne du martyre.

A Rieti en Italie, l'an du Seigneur 1140, saint Baudouin, profès de Clairvaux devenu abbé de San Pastore. Il est surtout connu par la lettre que saint Bernard lui adressa, où il lui conseillait de donner à sa parole "une voix de puissance", c'est-à-dire de montrer "tout ce qui est bon et saint par ses actes plus encore que par la parole".

 

23 JUILLET

A Rome, l'an de grâce 1313, la naissance au ciel de sainte Brigitte, princesse suédoise et mère de famille chrétienne, qui fonda l'Ordre du Saint Sauveur à Vadsténa. Elle fut favorisée de révélations mystiques dans lesquelles "l'Eglise est comparée à une ruche où tous les chrétiens sont rassemblés et vivent dans l'unité de foi et d'amour". Jean-Paul II a proclamé sainte Brigitte co-patronne de l'Europe en octobre 1999.

Vers 432, saint Jean Cassien. D'abord moine à Bethléem, il fonda deux communautés monastiques à Marseille, après avoir vécu pendant une quinzaine d'années avec les Pères du désert d'Egypte. Il en a rapporté, pour l'Occident, d'admirables conférences qui le font considérer comme l'un des grands docteurs de la vie monastique.

 

22 JUILLET

Mémoire de sainte Marie Madeleine. Délivrée des démons par le Christ, elle se mit à son service et le suivit jusqu'au Calvaire. Elle fut la première à reconnaître le Seigneur ressuscité, dont elle annonça la résurrection aux Apôtres eux-mêmes. Le culte de sainte Marie Madeleine connut un grand développement à l'abbaye de Vézelay et à la Sainte-Baume dans le diocèse de Toulon-Fréjus.

 

21 JUILLET

Au VIème siècle, saint Arbogast, ermite originaire de l'Aquitaine qui, devenu évêque de Strasbourg, construisit la cathédrale Notre-Dame, puis un monastère dédié à saint Martin.

 

20 JUILLET

A Antioche, à la fin du IIIème siècle, sainte Marguerite, qui consacra son corps au Christ par la virginité et le martyre. Très populaire au Moyen Age, elle fut l'une des "voix" de sainte Jeanne d'Arc.

En 1900, le martyre du bienheureux Léon Ignace Mangin, jésuite lorrain qui confessa sa foi chrétienne jusqu'au sang, avec cinquante quatre catholiques chinois.

 

19 JUILLET

En Cappadoce, l'an de grâce 379, sainte Macrine, soeur de saint Basile le Grand. Au moment de mourir, elle évoqua son passé en rendant grâces ainsi : "Dieu éternel, à qui j'ai toujours consacré mon âme et mon corps depuis la jeunesse jusqu'à présent, puissé-je être reçue en tes mains comme de l'encens devant toi".

En Egypte, l'an du Seigneur 445, saint Arsène, anachorète. Appartenant à une famille sénatoriale de Rome, il fut ordonné diacre par saint Damase, puis vécut pendant une cinquantaine d'années dans le désert de Scété. Gratifié du don des larmes, on lui attribue les grands principes de la vie hésychaste.

 

18 JUILLET

Au désert de Nitrie en Egypte, au IVème siècle, saint Pambon, disciple de saint Antoine. A l'heure de sa mort, il avoua : "Je n'ai jamais rien mangé que je ne l'aie gagné par mon travail. Je n'ai jamais rien dit qui m'ait causé du repentir. Et je m'en vais à Dieu sans avoir même commencé à le servir !"

L'an du Seigneur 640, saint Arnoul. D'abord conseiller du roi d'Austrasie puis chargé de gouverner l'Eglise de Metz, il se retira enfin dans une solitude des Vosges où il fut appelé à soigner des lépreux.

 

17 JUILLET

A Paris, en 1794, le martyre de seize carmélites de Compiègne, qui offrirent leur vie en sacrifice pour la paix de l'Eglise et de la France.

 

16 JUILLET

Commémoration de Notre Dame du Mont Carmel. Les saintes Ecritures célèbrent la beauté du Carmel où le prophète Elie défendit la pureté de la foi d'Israël dans le Dieu vivant. Au temps des croisades, certains ermites chrétiens choisirent de mener la vie contemplative sur cette montagne sacrée, proche de Nazareth où la Vierge Marie avait vécu en gardant la Parole de Dieu dans son coeur.

En 1794, les trente deux bienheureuses martyres d'Orange, religieuses de divers instituts monastiques, guillotinées pendant la Révolution française. Internées ensemble pendant près de quatre ans, elles avaient fait de leur prison une sorte de monastère. Deux d'entre elles, de la famille de Justamont, soeurs selon la chair, Soeur Marie de Saint Henri et Soeur du Coeur de Marie, étaient moniales cisterciennes de Sainte Catherine d'Avignon.

A leur mémoire il convient d'associer les moines et moniales de l'Ordre cistercien qui, en cette période troublée, rendirent témoignage de leur foi :

- Furent guillotinés, comme les Martyrs d'Orange : en 1792, Antoine Prudhomme, convers de la Trappe ; en 1794, Philippe Levacq, aumônier des moniales du Réconfort près de Nevers, Bernard Maillet, moine de Vaucelle, et Philippine Hennecart de Briffoeuil, abbesse de La Brayelle.

- Furent fusillés : en 1794, le Feuillant Matthieu Gachet ; en 1796, Jean Mesle et Augustin Pascal, moines de Saint Aubin des Bois.

- Moururent en prison ou par suite de mauvais traitements : en 1792, Louis Hieck, moine du Gard ; en 1793, Antoine Louis Desvignes de la Cerve, abbé de la Ferté, et Etienne d'Huberte, probablement d'Ourscamp ; en 1794, Philippe Donneux à Dijon ; Dom Granderey, moine de Barbery, et Soeur Marie Pélagie de la Coste, moniale de Sainte Catherine de Grenoble.

- Souffrirent le martyr des pontons en 1794 : Jean Louis Fromont, moine de Bourras, Macaire d'Incamps et Paul Jean Charles, moines de Sept Fons, Elie Desjardins et René Leroy, convers de Sept Fons, Philippe Brandel, convers de Freistorf, et Louis Gorod, Feuillant.

- Succombèrent de misère, déportés en Guyane : Malachie Bertrand, d'Orval, et Etienne Le Clerc de Vodonne, de Clairvaux, en 1798 ; Jean François Daviot et Norbert Roelands, de Lieu-Saint-Bernard. Plusieurs autres ont pu regagner la France, qui furent aussi de vrais confesseurs de la foi.

 

15 JUILLET

Mémoire de saint Bonaventure. Entré dans l'Ordre des Frères Mineurs, il fut longtemps professeur à l'Université de Paris où, disciple de l'école augustinienne, il exposa "l'itinéraire de l'âme vers Dieu". Elu plus tard Général de son Ordre, il parvint à concilier les exigences de la vie évangélique avec le minimum d'institutions nécessaires à une famille religieuse en expansion. Il mourut cardinal évêque d'Albano, durant la célébration du concile de Lyon, en 1274, et fut surnommé le Docteur séraphique.

En Russie, l'an de grâce 1015, saint Vladimir. Petit fils de sainte Olga, il reçut le baptême avec son peuple à Kiev, et s'employa dès lors à organiser un Etat chrétien dont l'influence bienfaisante se fit sentir sur plusieurs générations.

 

14 JUILLET

A Rome, l'an de grâce 1614, la naissance au ciel de saint Camille de Lellis. Ruiné par la passion du jeu, il fut converti par l'exemple des Capucins et trouva, lors d'un séjour en hôpital, sa véritable vocation. Il fonda la "Compagnie des serviteurs des infirmes", appelés depuis "Camilliens".

 

13 JUILLET

A Bamberg en Bavière, l'an de grâce 1024, la naissance au ciel de saint Henri II, empereur. Grand admirateur de Cluny et de la liturgie romaine, il dota églises et monastères pauvres, et favorisa les réformes monastiques de Gorze et de Saint Maximin de Trèves.

 

12 JUILLET

L'an de grâce 1073, la naissance au ciel de saint Jean Gualbert. Après avoir épargné l'assassin de son frère, par amour pour le Christ, cet officier florentin revêtit l'habit bénédictin, puis fonda plus tard un nouveau rameau de l'Ordre à Vallombreuse, dont l'exemple de pauvreté et de vie fraternelle exerça une heureuse influence sur le clergé décadent de l'époque.

 

11 JUILLET

Solennité de notre bienheureux Père saint Benoît, déclaré par l'Eglise Patron de l'Europe, pour avoir contribué à la civilisation chrétienne de l'Occident par la diffusion de sa Règle et le rayonnement des monastères bénédictins, "écoles du service du Seigneur". La tradition liturgique et historique atteste que le corps de saint Benoît a été transféré, au VIIème ou VIIIème siècle, du monastère du Mont Cassin à celui de Fleury sur Loire.

 

10 JUILLET

L'an du Seigneur 1149, le bienheureux Bertrand, abbé de Grandselve près de Toulouse. Il fut, à l'exemple du bienheureux Géraud de Sales, le fondateur de ce monastère, un prédicateur rayonnant sur toute la région. Il s'était formé à sa tâche apostolique par une méditation assidue de l'Evangile et une vie totalement séparée du monde. Mais comme l'abbaye suivait les coutumes cisterciennes, il voulut, avant de mourir, l'affilier à l'Ordre de Cîteaux.

 

9 JUILLET

En 1246, au monastère cistercien de Sestri, près de Gênes en Italie, saint Albert, convers et ermite. Ses charges de cuisinier et de pourvoyeur de pauvres n'entamèrent pas son esprit de prière. Après une longue vie en communauté, il obtint la permission de vivre en ermite dans la forêt voisine.

 

8 JUILLET

Mémoire du Bienheureux Eugène III, le premier pape cistercien. La parole de saint Bernard l'arracha au chapitre de la cathédrale de Pise et le conduisit à Clairvaux. Il était devenu abbé de Tre Fontane aux portes de Rome, quand il fut élu pape en des temps difficiles de révolution politique. C'est lui qui suscita la seconde croisade et c'est pour lui que saint Bernard écrivit le De consideratione.

 

7 JUILLET

Au IIème siècle, saint Panthène, philosophe stoïcien, qui se convertit au christianisme et fonda le célèbre centre d'enseignement de philosophie et de théologie connu sous le nom d'Ecole d'Alexandrie.

 

6 JUILLET

En Italie, l'an de grâce 1902, sainte Maria Goretti, qui mourut à l'âge de douze ans en véritable martyre de la chasteté après avoir pardonné à son agresseur.

 

5 JUILLET

Au IXème siècle, saint Pierre l'Hagiorite. D'origine grecque, il avait passé sa jeunesse comme soldat à la cour impériale de Constantinople. Après une captivité de neuf années chez les Arabes, il vint à Rome faire profession monastique, puis partit pour le Mont Athos où il mena la vie hésychaste jusqu'à sa mort.

Au siècle suivant, saint Athanase l'Athonite entreprit, non sans difficultés, d'y introduire la vie cénobitique studite en fondant une laure qui devint célèbre et en rédigeant une Règle ou Typicon, qui assura l'essor du monachisme de Mont Athos pendant plusieurs siècles. Les catholiques de rite oriental fêtent saint Pierre l'Hagiorite le 12 juin et saint Athanase l'Athonite le 5 juillet.

Au VIème siècle, saint Numérien. Fils d'un sénateur de Trêves, il entra tout jeune au monastère de Remiremont, qu'il quitta en même temps que son frère pour se rendre à Luxeuil. Nommé au siège épiscopal de Trêves, il favorisa la fondation de plusieurs monastères.

 

4 JUILLET

L'an de grâce 1336, la naissance au ciel de sainte Elisabeth, reine du Portugal, petite nièce de sainte Elisabeth de Hongrie. Mariée à 12 ans au frivole roi Denis de Portugal, elle passa toute sa vie à travailler et à prier pour la paix dans la péninsule ibérique, puis mourut au couvent des Clarisses de Coïmbre qu'elle avait fondé.

 

3 JUILLET

Fête de saint Thomas, apôtre. Outre deux autres interventions de saint Thomas, l'Evangile rapporte la profession de foi pascale de l'Apôtre incrédule devant le Christ ressuscité. Une tradition très ancienne lui assigne un champ d'apostolat allant de la Perse jusqu'à l'Inde où les chrétiens du Malabar le fêtent également en ce jour.

En 1316, le bienheureux Raymond Lulle, tertiaire franciscain qui multiplia les démarches auprès des autorités civiles et religieuses pour reprendre contact avec les chrétiens orientaux et avec l'Islam.

 

2 JUILLET

En Angleterre, l'an du Seigneur 863, le retour à Dieu de saint Swithun. Chancelier du roi Egbert et précepteur de son fils, puis conseiller pour les affaires ecclésiastiques et enfin nommé évêque de Winchester, il garda toujours dans ces hautes fonctions le souci des pauvres et un ferme éloignement de toute occasion de chute.

 

1er JUILLET

L'an du Seigneur 533, le retour à Dieu de saint Thierry. Disciple de saint Rémi, il fonda en champagne un nouveau foyer de prière qui prit son nom par la suite.

 

30 JUIN

La naissance au ciel des premiers martyrs de l'Eglise de Rome, chrétiens injustement accusés par Néron de l'incendie de la ville impériale, cité qui, selon l'Apocalypse, "se saoulait du sang des témoins de Jésus".

 

29 JUIN

Solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, martyrisés à Rome entre 64 et 67. Saint Pierre, choisi par le Christ, fils du Dieu vivant, après sa profession de foi, pour être le fondement de son Eglise, fut ensuite confirmé dans la fonction de pasteur de son troupeau, après avoir expié son triple reniement par une triple déclaration d'amour. Il subit un supplice semblable à celui de son divin Maître. Saint Paul, qui était citoyen romain, fut décapité, après avoir rempli, par la parole et par ses lettres, sa mission de héraut et de Docteur de l'Evangile à travers l'Asie Mineure et la Grèce, pendant une trentaine d'années. Ces deux "colonnes de l'Eglise" donnèrent ainsi à la Ville éternelle "leur doctrine et leur sang" (cf. Tertullien).

 

28 JUIN

Mémoire de saint Irénée. Il a lui-même rapporté comment il fut disciple de saint Polycarpe de Smyrne, qui avait connu l'apôtre saint Jean, témoin du Verbe de vie. Succédant à saint Pothin sur le siège épiscopal de Lyon, il défendit contre le hérésies gnostiques l'autorité de la prédication évangélique confirmée par la succession apostolique des pasteurs de l'Eglise de Rome, avec laquelle toute autre Eglise doit être en accord. Il couronna par le martyre son oeuvre de Docteur de l'Eglise.

 

27 JUIN

L'an de grâce 444, la naissance au ciel de saint Cyrille, patriarche d'Alexandrie et Docteur de l'Eglise. Par l'autorité de sa doctrine, il réussit à faire triompher la vérité catholique au concile œcuménique d'Ephèse qui, en 431, condamna l'hérésie de Nestorius, patriarche de Constantinople, et proclama la bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu ou Theotokos.

 

26 JUIN

En Catalogne, à Poblet, le bienheureux Pierre Marginet, moine cistercien. Rien dans ses premières années de vie monastique ne laissait prévoir qu'il serait un jour fugitif. Cependant, après une fugue de deux ans, il revint, assuma parfaitement la discipline régulière de réconciliation, et ce fut le commencement d'une vie de pénitence exemplaire, émouvante même pour la communauté. Plus tard, il obtint la permission de se retirer dans une grotte voisine du Mont Pena où il mourut en 1435. En 1611, les commissaires chargés par le pape Paul V d'instruire sa cause lui firent construire un mausolée.

 

25 JUIN

L'an de grâce 1142, saint Guillaume. Après un pèlerinage à Compostelle, il se retira dans la solitude, en Italie, où des disciples le rejoignirent. Ils reçurent de lui une règle orale qui est à l'origine de celle de la Congrégation bénédictine de Montevirgine.

 

24 JUIN

Au sixième mois avant Noël, nativité de saint Jean-Baptiste, événement qui fit la joie de beaucoup et inspira à son père Zacharie le Benedictus, hymne en l'honneur de la fidélité du Dieu d'Israël et prophétie sur la vocation du Précurseur. Le Christ lui-même affirma que parmi les fils de la femme, il ne s'en était pas levé de plus grand que Jean-Baptiste, envoyé pour rendre témoignage à la Lumière du monde et à l'Agneau de Dieu.

 

23 JUIN

L'an du Seigneur 1860, saint Joseph Cafasso, prêtre. Professeur de théologie morale à Turin et directeur spirituel réputé, il forma le clergé piémontais, parmi lequel figurait don Bosco, selon les principes de saint François de Sales et de saint Alphonse de Liguori.

 

22 JUIN

L'an de grâce 431, la naissance au ciel de saint Paulin. Issu d'une famille sénatoriale romaine en résidence à Bordeaux, il renonça à un riche patrimoine foncier pour se mettre au service du Christ et de l'Eglise. Ordonné prêtre à Barcelone, il vint se fixer auprès du tombeau de saint Félix, à Nole en Campagnie. Quand sonna l'heure de son élection épiscopale, il veilla avec sollicitude sur ses fidèles éprouvés par les invasions des Goths.

A Londres, l'an du Seigneur 1535, saint John Fisher, professeur l'Université de Cambridge, puis cardinal-évêque de Rochester, et saint Thomas More, Lord-chancelier du roi Henri VIII d'Angleterre. Humanistes de la Renaissance, amis d'Erasme et de Holbein, ils mirent avec un souriant courage, la sagacité de leur intelligence et la loyauté de leur conscience au service de l'honneur moral de la Couronne et de l'unité de l'Eglise, jusqu'à la mort sanglante. Thomas More a été proclamé patron des responsables de gouvernement et des hommes politiques par Jean-Paul II, en octobre 2000.

 

21 JUIN

A Rome, en 1591, la naissance au ciel de saint Louis de Gonzague. Renonçant au trône de Mantoue et à la carrière militaire, il entra dans la Compagnie de Jésus, où son innocence et son caractère énergique s'épanouirent en une grave mais délicate charité. Il mourut à l'âge de 23 ans en soignant héroïquement un pestiféré. Saint Louis de Gonzague est le patron de la jeunesse chrétienne.

 

20 JUIN

L'an de grâce 981, le retour à Dieu de saint Adalbert. Moine de Saint-Maximin de Trèves, il fut envoyé par l'empereur Othon le Grand à la tête d'un groupe de missionnaires pour évangéliser les Slaves. La mission ayant été massacrée dès son entrée en Russie, Adalbert, qui fut le seul à rentrer, fut placé à la tête de l'Abbaye de Wissembourg, près de Spire, puis choisi comme premier titulaire du nouveau siège épiscopal de Magdebourg, en Saxe.

 

19 JUIN

Mémoire de saint Romuald, abbé, mort au Val del Castro, en Italie centrale, l'an de grâce 1027. "Assoiffé du Dieu vivant et présent au désert", il quitta le monastère bénédictin Saint-Appolinaire-in-Classe près de Ravenne, sa ville natale, trois ans après sa profession. Ses expériences personnelles et "l'inspiration de l'Esprit Saint qui présidait dans son coeur" le conduisirent à organiser à Camaldoli, en Toscane, une nouvelle forme de vie érémitique qu'il considérait comme l'épanouissement de l'ascèse cénobitique. Avec saint Bruno, il est vénéré comme le Père des ermites d'Occident.

Le même jour, saint Ursicin, médecin de Ravenne, condamné à mort sous le règne de Néron. Il était sur le point d'apostasier, quand les encouragements de saint Vital l'invitèrent à donner le témoignage suprême de sa foi et de sa charité.

Fête de Saint Dié. Evêque de Nevers d'après la tradition, Déodat se démet de sa charge et chemine, en quête de solitude, à travers de nombreuses tribulations : Romont, les rives de la Mortagne, l'Alsace, avant le retour dans les Vosges, au pied du Kemberg qu'il appelle le Val de Galilée. Devant l'insistance de ses disciples, il bâtit aux Jointures (confluent de la Meurthe et du Robache) une église dédiée à Notre-Dame et aux Apôtres, ainsi qu'un monastère sous la Règle de saint Colomban mitigée de celle de saint Benoît. Il y meurt le 19 juin 679, âgé d'environ 90 ans. Il devient le patron principal de la Cathédrale, de la ville de Saint-Dié et du diocèse érigé en 1777.

 

17 JUIN

En Egypte, dans la seconde moitié du IVème siècle, saint Bessarion, anachorète. La tradition en fait un disciple de saint Antoine et de saint Macaire de Scété, et le présente serrant toujours sous son bras le saint Evangile, qui constituait toute sa bibliothèque.

Mémoire du bienheureux Joseph-Marie Cassant. Il entre en 1894, à l'âge de 16 ans, à l'abbaye cistercienne de Sainte Marie du Désert. Sa devise est : "Tout pour Jésus, tout par Marie". Compris et aidé par son Père Abbé, il grandit dans la fidélité au Christ au milieu de la communauté de ses frères. Il prononce ses voeux solennels en 1900, est ordonné prêtre en 1902 et, miné par la maladie, meurt en 1903, à l'âge de 25 ans, en offrant ses souffrances pour l'amour de Jésus et de l'Eglise. Jean-Paul II l'a béatifié à Rome le 10 octobre 2004.

 

16 JUIN

Au diocèse de Namur en Belgique, l'an du Seigneur 1246, le retour à Dieu de sainte Lutgarde. Née à Tongres au Limbourg et devenue prieure du monastère bénédictin de Sainte-Catherine où elle avait été élevée, elle résolut d'abandonner cette charge et de passer à la communauté d'Aywières prête à devenir cistercienne. Elle porta douloureusement l'épreuve que l'hérésie albigeoise faisait subir à l'Eglise et fit deux fois un jeûne de sept ans à cette intention. Elle fut favorisée de grâces mystiques par le Christ, dans le mystère du Sacré Coeur qui fut sa seule lumière dans sa cécité à la fin de sa vie.

SAINT JOSEPH

 Le Seigneur s'est cherché  

un homme selon son coeur  

(1 S 13, 14)  

Cet homme selon le coeur de Dieu

ne se montre pas dehors,

et Dieu ne le choisit pas sur les apparences,

ni sur le témoignage de la voix publique.

Lorsqu'il envoya Samuel

dans la maison de Jessé pour y trouver David,

le premier de tous qui a mérité cet éloge,

ce grand homme, que Dieu destinait

à la plus auguste couronne du monde,

n'était pas connu dans sa famille.

On présente sans songer à lui

tous ses aînés au prophète ;

mais Dieu,

qui ne juge pas à la manière des hommes,

l'avertissait en secret

de ne regarder pas à leur riche taille,

ni à leur contenance hardie :

si bien que rejetant

ceux que l'on produisait dans le monde,

il fit approcher

celui que l'on envoyait paître les troupeaux ;

et versant sur sa tête l'onction royale,

il laissa ses parents étonnés

d'avoir si peu jusqu'alors connu ce fils,

que Dieu choisissait

avec un avantage si extraordinaire.

Une semblable conduite de la Providence

me fait appliquer aujourd'hui à Joseph,

le fils de David,

ce qui a été dit de David lui-même.

Le temps était arrivé que Dieu cherchât

un homme selon son coeur,

pour déposer en ses mains ce qu'il avait de plus cher ;

je veux dire la personne de son Fils unique,

l'intégrité de sa sainte Mère,

le salut du genre humain,

le secret le plus sacré de son conseil,

le trésor du ciel et de la terre.

Il laisse Jérusalem et les autres villes renommées ;

il s'arrête sur Nazareth ;

et dans cette bourgade inconnue

il va choisir encore un homme inconnu,

un pauvre artisan, Joseph en un mot,

pour lui confier un emploi

dont les anges du premier ordre

se seraient sentis honorés,

afin que nous entendions

que l'homme selon le coeur de Dieu

doit être lui-même cherché dans le coeur,

et que ce sont les vertus cachées

qui le rendent dignes de cette louange.

C'est un vice ordinaire aux hommes,

de se donner entièrement au dehors

et de négliger le dedans,

de travailler à la montre et à l'apparence

et de mépriser l'effectif et le solide,

de songer souvent quels ils paraissent

et de ne penser point quels ils doivent être.

C'est pourquoi les vertus qui sont estimées,

ce sont celles qui se mêlent d'affaires

et qui entrent dans le commerce des hommes :

au contraire les vertus cachées et intérieures,

où le public n'a point de part,

où tout se passe entre Dieu et l'homme,

non seulement ne sont pas suivies,

mais ne sont pas même entendues.

Et toutefois c'est dans ce secret que consiste

tout le mystère de la vertu véritable.

En vain pensez-vous former un bon magistrat,

si vous ne faites auparavant un homme de bien :

en vain vous considérez quelle place

vous pourrez remplir dans la société civile,

si vous ne méditez auparavant

quel homme vous êtes en particulier.

Si la société civile élève un édifice,

l'architecte fait tailler premièrement une pierre,

et puis on la pose dans le bâtiment.

Il faut composer un homme en lui-même,

avant que de méditer

quel rang on lui donnera parmi les autres

et si l'on ne travaille sur ce fonds,

toutes les autres vertus,

si éclatantes qu'elles puissent être,

ne seront que des vertus de parade

et appliquées par le dehors,

qui n'auront point de corps ni de vérité.

Elles pourront nous acquérir de l'estime

et rendre nos moeurs agréables,

enfin elles pourront nous former au gré

et selon le coeur des hommes ;

mais il n'y a que les vertus particulières

qui aient ce droit admirable de nous composer

au gré et selon le coeur de Dieu.

Ce sont ces vertus particulières,

c'est cet homme de bien,

cet homme au gré de Dieu et selon son coeur,

que je veux vous montrer aujourd'hui

en la personne du juste Joseph.

Je veux faire tout ce qui éclate

pour faire l'éloge d'un saint

dont la principale grandeur

est d'avoir été à Dieu sans éclat.

Les vertus mêmes dont je parlerai

ne sont ni de la société ni du commerce ;

tout est renfermé dans le secret de sa conscience.

La simplicité, le détachement,

l'amour de la vie cachée

sont donc les trois vertus du juste Joseph,

que j'ai dessein de vous proposer.

Vous me paraissez étonnés

de voir l'éloge d'un si grand saint

dont la vocation est si haute,

réduit à trois vertus si communes ;

mais sachez qu'en ces trois vertus

consiste le caractère de cet homme de bien

dont nous parlons ;

et il m'est aisé de vous faire voir

que c'est aussi en ces trois vertus

que consiste le caractère du juste Joseph.

Car cet homme de bien que nous considérons,

pour être selon le coeur de Dieu,

il faut premièrement qu'il le cherche ;

en second lieu, qu'il le trouve ;

en troisième lieu, qu'il en jouisse.

Quiconque cherche Dieu,

qu'il cherche en simplicité

celui qui ne peut souffrir les voies détournées.

Quiconque veut trouver Dieu,

qu'il se détache de toutes choses

pour trouver celui qui veut être lui seul

tout notre bien.

Quiconque veut jouir de Dieu,

qu'il se cache et qu'il se retire

pour jouir en repos, dans la solitude,

de celui qui ne se communique point

parmi le trouble et l'agitation du monde.

C'est ce qu'a fait notre patriarche.

Joseph, homme simple, a cherché Dieu ;

Joseph, homme détaché, a trouvé Dieu ;

Joseph, homme retiré, a joui de Dieu.

Le chemin de la vertu

n'est pas de ces grandes routes

dans lesquelles on peut s'étendre avec liberté :

au contraire nous apprenons par les saintes Lettres

que ce n'est qu'un petit sentier

et une voie étroite et serrée,

et tout ensemble extrêmement droite.

Par où nous devons apprendre

qu'il faut y marcher en simplicité

et dans une grande droiture.

Si peu non seulement que l'on se détourne,

mais même que l'on chancelle dans cette voie,

on tombe dans les écueils

dont elle est environnée de part et d'autre.

C'est pourquoi le Saint Esprit voyant ce péril,

nous avertit si souvent de marcher

dans la voie qu'il nous a marquée,

sans jamais nous détourner à droite ou à gauche ;

nous enseignant par cette parole

que pour tenir cette voie,

il faut dresser tellement son intention,

qu'on ne lui permette jamais de se relâcher

ni de faire le moindre pas de côté ou d'autre.

C'est ce qui s'appelle dans les Ecritures

avoir le coeur droit avec Dieu,

et marcher en simplicité devant sa face.

C'est le seul moyen de le chercher

et la voie unique pour aller à lui,

parce que, comme dit le Sage,

"Dieu conduit le juste par les voies droites".

Car il veut qu'on le cherche avec grande ardeur,

et ainsi que l'on prenne les voies les plus courtes,

qui sont toujours les plus droites :

si bien qu'il ne croit pas qu'on le cherche,

lorsqu'on ne marche pas droitement à lui.

C'est pourquoi il ne veut point ceux qui s'arrêtent,

il ne veut point ceux qui se détournent,

il ne veut point ceux qui se partagent.

Quiconque prétend partager son coeur

entre la terre et le ciel

ne donne rien au ciel, et tout à la terre,

parce que la terre retient ce qu'il lui engage,

et que le ciel n'accepte pas ce qu'il lui offre.

"Nul ne peut servir deux maîtres".

Dieu ne peut souffrir cette intention louche,

si je puis parler de la sorte,

qui regarde de deux côtés en un même temps.

Les regards ainsi partagés

rendent l'abord d'un homme choquant et difforme ;

et l'âme se défigure elle-même,

quand elle tourne en deux endroits ses intentions.

"Il faut, dit le Fils de Dieu, que votre oeil soit simple",

c'est-à-dire que votre regard soit unique ;

et pour parler encore en termes plus clairs,

que l'intention pure et dégagée

s'appliquant tout entière à la même fin,

le coeur prenne sincèrement et de bonne foi

les sentiments que Dieu veut.

Mais ce que j'en ai dit en général

se connaîtra mieux dans l'exemple.

Dieu a ordonné au juste Joseph

de recevoir la divine vierge comme son épouse fidèle

pendant qu'elle devient mère sans qu'il y ait part,

de regarder comme son fils propre

un enfant qui ne le touche

que parce qu'il est dans sa maison,

de révérer comme son Dieu

celui auquel il est obligé

de servir de protecteur et de gardien.

Dans ces trois choses

où il faut prendre des sentiments délicats

et que la nature ne peut pas donner,

il n'y a qu'une extrême simplicité

qui puisse rendre le coeur docile et traitable.

Dieu, qui a établi son Evangile

sur des contrées mystérieuses,

ne se donne qu'à ceux qui se contentent de lui

et se détachent des autres biens.

Il faut qu'Abraham quitte sa maison

et tous les attachements de la terre

avant que Dieu lui dise : Je suis ton Dieu.

Il faut abandonner tout ce qui se voit

pour mériter ce qui ne se voit pas,

et nul ne peut posséder ce grand tout,

s'il n'est au monde comme n'ayant rien.

Si jamais il y eut un homme

à qui Dieu se soit donné de bon coeur,

c'est sans doute le juste Joseph,

qui le tient dans sa maison et entre ses mains,

et à qui il est présent à toutes les heures

beaucoup plus dans le coeur que devant les yeux.

Voilà un homme qui a trouvé Dieu

d'une façon bien particulière :

aussi s'est-il rendu digne d'un si grand trésor

par un détachement sans réserve,

puisqu'il est détaché des passions,

détaché de son intérêt et de son propre repos.

Mystère admirable : Joseph a dans sa maison

de quoi attirer les yeux de toute la terre,

et le monde ne le connaît pas :

il possède un Dieu-Homme, et il n'en dit mot :

il est témoin d'un si grand mystère,

et il le goûte en secret sans le divulguer.

Les mages et les pasteurs

viennent adorer Jésus Christ,

Siméon et Anne publient ses grandeurs :

nul autre ne pouvait rendre meilleur témoignage

du mystère de Jésus Christ

que celui qui en était le dépositaire,

qui savait le miracle de sa naissance,

que l'ange avait si bien instruit de sa dignité

et du sujet de son envoi.

Quel père ne parlerait pas d'un fils si aimable ?

Et cependant l'ardeur de tant d'âmes saintes

qui s'épanchent devant lui avec tant de zèle

pour célébrer les louanges de Jésus Christ,

n'est pas capable d'ouvrir sa bouche

pour leur découvrir le secret de Dieu

qui lui a été confié.

Erant mirantes,

dit l'Evangéliste (des parents de l'enfant) :

ils paraissaient étonnés,

il semblait qu'ils ne savaient rien :

ils écoutaient parler tous les autres ;

et ils gardaient le silence avec tant de religion,

qu'on dit encore dans leur ville au bout de trente ans :

"N'est-ce pas le fils de Joseph ?",

sans qu'on ait rien appris durant tant d'années

du mystère de sa conception virginale.

C'est qu'ils savaient l'un et l'autre

que, pour jouir de Dieu en vérité,

il fallait se faire une solitude,

qu'il fallait rappeler en soi-même

tant de désirs qui errent

et tant de pensées qui s'égarent,

qu'il fallait se retirer avec Dieu

et se contenter de sa vue.

Mais, chrétiens, où trouverons-nous

ces hommes spirituels et intérieurs

dans un siècle qui donne tout à l'éclat ?

Abbaye cistercienne Notre Dame du Val d'Igny, 51170 Arcis Le Ponsart