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CROIX PETITE QUELQUES SAINTS
 
 

 De J.B. Bossuet

Deuxième panégyrique

de Saint Joseph

 

 

 

20 NOVEMBRE

En Perse, en 343, la passion de l'évêque saint Marsès et de son disciple saint Joseph. Marsès confessa ainsi sa foi devant le roi Sapor : "Pour moi, octogénaire, j'ai toujours honoré le Dieu unique et véritable. A Dieu ne plaise qu'il m'arrive de rompre mon pacte avec celui qui l'observe, d'ôter ma confiance à celui qui se fie en moi, d'adorer ce soleil qu'il a créé ! ..."

 

18 NOVEMBRE

En Auvergne, vers 576, saint Patrocle, ermite, qui retourna à Dieu après dix-huit années de vie solitaire, passées sous le regard du Témoin céleste.

 

17 NOVEMBRE

A Marbourg, sainte Elisabeth, fille du roi de Hongrie et épouse de Louis, le saint Landgrave de Thuringe. Devenue veuve à vingt ans, elle voua sa vie au service des pauvres, puisant dans l'esprit franciscain le secret de la joie parfaite au milieu des épreuves. Elle mourut en 1231 sous la bure de tertiaire de cet Ordre, à l'âge de vingt-quatre ans.

 

16 NOVEMBRE

Mémoire de sainte Gertrude la Grande, moniale, retournée à Dieu vers 1302. Entrée toute jeune au monastère d'Helfta en Saxe, dont la communauté suivait les coutumes de Cîteaux, elle reçu une solide formation humaine et théologique sous la direction de sainte Mechtilde. Favorisée, à partir de sa vingt-cinquième année, de grâces mystiques, elle se voua au rayonnement du coeur du Christ, dans la célébration de la liturgie et la méditation de l'Ecriture.

 

15 NOVEMBRE

L'an de grâce 1280, la naissance au ciel de saint Albert le Grand, évêque et docteur de l'Eglise. Originaire de Bavière, il entra chez les Frères Prêcheurs, puis enseigna à Cologne, à Paris et en Italie, et compta parmi ses disciples Frère Thomas d'Aquin. Par ses remarquables travaux scientifiques et philosophiques, il montra que l'hommage de la foi était conforme à la raison, procédant du même Dieu, source unique de la nature et de la grâce. Pie XII l'a proclamé patron de ceux qui étudient les sciences naturelles.

 

13 NOVEMBRE

La fête de tous les saints qui ont milité sous la Règle de saint Benoît, instituée par le pape Paul V.

 

12 NOVEMBRE

A Constantinople, en 826, la naissance au ciel de saint Théodore Studite, abbé. Grand admirateur de la tradition patristique et conscient de la solidarité de l'Ordre monastique qui constituait à ses yeux comme "les nerfs de l'Eglise", il dirigea, surtout par l'autorité de ses catéchèses, le monastère byzantin de Stoudion. Il en fit une véritable pépinière de savants, de saints et même de martyrs victimes de la persécution iconoclaste. Lui-même subit trois fois l'exil pour avoir défendu la sainteté du mariage chrétien face à l'adultère de l'empereur Constantin VI et soutenu ouvertement le culte des saintes icônes.

 

11 NOVEMBRE

Fête de saint Martin, mort à Candes le 8 novembre 397. Fils d'un officier romain en garnison à Pannonie (l'actuelle Hongrie), il vint à Amiens où, après avoir partagé son propre vêtement avec le Christ en la personne d'un pauvre, il déposa les armes, reçut le baptême et vint à Ligugé mener la vie solitaire, dans le rayonnement de saint Hilaire de Poitiers. On le considère ainsi comme l'initiateur du monachisme en Gaule. Elu évêque de Tours, il fonda Marmoutier et se consacra à l'évangélisation des campagnes en créant les premières paroisses rurales.

 

10 NOVEMBRE

Saint Léon le Grand, pape et docteur de l'Eglise, mort à Rome le 10 novembre 461. Quand se réunit à Chalcédoine le quatrième concile oecuménique, saint Léon envoya une lettre où il exposait la doctrine catholique sur les deux natures dans l'unique personne du Christ. Les Pères conciliaires la reçurent comme la colonne de la foi. A Rome même, il se montra pasteur soucieux de l'instruction de ses fidèles et dut s'opposer aux barbares qui assaillaient la Ville éternelle.

 

9 NOVEMBRE

En France, vers 1190, le bienheureux Geoffroy d'Auxerre. Disciple d'Abélard pris dans les filets de Bernard lors de sa fameuse conférence aux clercs de Paris, il occupa une place privilégiée dans l'amitié de son abbé qui en fit son secrétaire et dont il fut le biographe. Par la suite, il devint tour à tour abbé d'Igny, de Clairvaux, de Fossanova, d'Hautecombe, et mourut légat du Pape en Orient.

Les saints Vanne et Hydulphe. Le premier fut évêque de Verdun sous le règne de Clovis. Hydulphe, qui mourut vers 707, fut d'abord évêque auxiliaire de Trèves, puis fonda Moyenmoutier dans les Vosges où il se retira. En 1593, Dom Didier de La Cour entreprit de réformer les deux abbayes de Verdun et de Moyenmoutier, noyau d'une nouvelle congrégation bénédictine qui fut placée sous le patronage des deux saints.

 

7 NOVEMBRE

A Alexandrie, l'an du Seigneur 312, le bienheureux évêque Achillas. Passé maître dans la science philosophique, il se fit disciple de l'Evangile.

 

4 NOVEMBRE

Mémoire de saint Charles Borromée, évêque de Milan, qui consacra ses forces à l'application des décrets du Concile de Trente, spécialement à la visite pastorale. Il s'endormit dans le Seigneur en 1584.

 

3 NOVEMBRE

A Lima, au Pérou, en 1639, la naissance au ciel de saint Martin de Porrès, frère dominicain qui, dans l'accomplissement de sa charge d'infirmier, fit preuve d'une grande démission de soi. Grand thaumaturge, il orientait ses faveurs au service des malheureux.

En 727, saint Hubert. Ce seigneur d'Aquitaine se consacra à l'évangélisation des Ardennes après avoir été rappelé au devoir de la sanctification du dimanche par un cerf portant dans ses bois une croix lumineuse. Devenu évêque, il transféra le siège épiscopal de Maastricht à Liège.

 

2 NOVEMBRE

Commémoration de tous les fidèles défunts, jour où l'Eglise intercède pour ses membres endormis dans la mort et qui souffrent dans une ultime purification avant d'entrer dans la gloire. Cette célébration liturgique doit son origine à saint Odilon, abbé de Cluny, qui la prescrivit, le premier, pour tous les monastères bénédictins.

En Syrie, au IVème siècle, saint Marcien, ermite. A un moine qui, un jour, refusa la nourriture offerte en signe d'hospitalité, il répondit : "Nous estimons plus le jeûne que la nourriture, mais nous savons que la charité est plus agréable encore à Dieu".

L'an de grâce 1521, la bienheureuse Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon, petite fille du bon roi René et aïeule de Henri IV. Après avoir élevé chrétiennement ses enfants et s'être dévouée auprès des pauvres, elle était entrée chez les clarisses d'Argentan.

 

1er NOVEMBRE

Solennité de tous les saints, multitude des baptisés de toutes races, langues et nations, glorifiés à jamais avec le Christ, le seul Saint.

Au IIIème siècle, saint Mathurin, noble gallo-romain qui se convertit au christianisme avec toute sa famille. Devenu prêtre, il évangélisa le Gâtinais. Son renom de sainteté fut tel que l'empereur Maximien le fit appeler à Rome pour guérir sa fille Théodora. Saint Mathurin lui rendit la santé par le signe de la Croix.

 

31 OCTOBRE

A Palma de Majorque, dans les îles Baléares, saint Alphonse Rodriguez. Né à Ségovie vers 1531, il était commerçant quand il entra dans la Compagnie de Jésus après la mort de son épouse et des ses fils. Simple frère coadjuteur, il exerça durant près de quarante ans la charge de portier, dans la plus fidèle obéissance et la plus grande charité.


29 OCTOBRE

L'an de grâce 1186, le bienheureux Pierre Le Borgne, proche parent du roi Philippe Auguste et abbé d'Igny devenu huitième abbé de Clairvaux. C'était un vrai moine ; il possédait à un rare degré le don de la prière. Père du monastère, il fut autant soucieux des observances que du bien des personnes. Il sut prendre avec patience, humilité, humour même, l'accident qui lui valut son surnom.

A la Ramée en Belgique, vers 1260, la bienheureuse Ida de Lewis, moniale cistercienne. Elle s'adonna toute petite à la prière et n'avait que treize ans lorsqu'elle entra au monastère. Sa vie toute consacrée à la contemplation des mystères du Christ ne fut pas exempte de vexations du malin ; seule, la communion lui rendait la force physique et la paix du coeur.

 

28 OCTOBRE

Fête des saints Apôtres Simon et Jude. Simon est appelé "le Zélote" par saint Luc, probablement parce qu'il appartenait au parti de ce nom, très attaché à l'idée théocratique et messianique d'Israël. Jude, surnommé Thaddée, qui avait demandé au Christ pourquoi il s'était manifesté aux apôtres et non pas au monde, reçut en réponse l'assurance de la manifestation divine à ceux qui aiment (cf. Jn 14,23).

 

24 OCTOBRE

En 1870, la naissance au ciel de saint Antoine Marie Claret. Fils d'un modeste tisserand catalan, il entreprit de se consacrer à la prédication en milieu populaire et fonda la Congrégation des Missionnaires du Coeur Immaculé de Marie, désignés aujourd'hui sous le nom de Clarétins. Sa réputation pastorale le désigna pour l'archevêché de Santiago de Cuba, puis comme confesseur de la reine Isabelle II, mais il fut banni avec elle lors de la Révolution de 1868 et vint finir ses jours en France, chez les Cisterciens de Fontfroide, dans l'Aude.

 

23 OCTOBRE

A Villackum, actuellement en Yougoslavie, l'an du Seigneur 1456, la naissance au ciel de saint Jean de Capistran. Entré chez les Frères Mineurs après la mort de sa jeune épouse, ce premier magistrat de Pérouse se mit à l'école de saint Bernardin de Sienne. Par ses missions à travers l'Europe, il contribua efficacement à rétablir l'unité de l'Eglise divisée et à préserver la chrétienté menacée par l'Islam.

A Mantoue, en Italie, en 1249, le retour à Dieu de saint Jean Le Bon. Après avoir mené une vie frivole, il se convertit à la suite d'une grave maladie et se retira dans un ermitage. Le renom de sainteté lui attira de si nombreux disciples qu'il dut fonder plusieurs monastères.

 

21 OCTOBRE

Au désert de Scété, au IVème siècle, saint Agathon, anachorète célèbre par son discernement. Selon lui, " il n'y avait rien de plus difficile que la prière, car il n'est point d'efforts que les démons ne déploient pour interrompre ce moyen si puissant pour les désarmer ".

 

18 OCTOBRE

Fête de l'évangéliste saint Luc. Grec originaire d'Antioche, il est appelé par l'apôtre Paul "médecin bien aimé". Il fut son fidèle compagnon durant une partie de ses voyages missionnaires et dans sa captivité. Ecrivain cultivé, il est l'auteur du troisième Evangile, où il se fait le héraut de la miséricorde divine, ainsi que des Actes des Apôtres, où il montre la diffusion universelle du message chrétien.

 

17 OCTOBRE

En Egypte, au Vème siècle, saint Jean Colobos, deuxième successeur de saint Macaire à la tête du désert de Scété. Il a laissé de nombreux apophtegmes. Il définissait le moine comme un homme qui se donne de la peine dans tout ce qu'il fait.

 

16 OCTOBRE

En Pologne, l'an de grâce 1243, le retour à Dieu de sainte Hedwige. Mariée à 12 ans au duc de Silésie, avec qui elle fonda un foyer chrétien exemplaire, elle s'adonna aux oeuvres de miséricorde et créa deux hôpitaux, à Breslau et Sroda. A la mort de son époux, sainte Hedwige se retira au monastère des cisterciennes de Trebnitz, qu'elle avait fondé et que gouvernait sa fille Gertrude.

En 1690, la naissance au ciel de sainte Marguerite Marie Alacoque, vierge. Entrée à 24 ans à la Visitation de Paray-le-Monial, elle fut favorisée de visions où elle reçut la mission de propager le culte du Coeur du Christ, blessé dans son amour par l'ingratitude des hommes.

 

15 OCTOBRE

Mémoire de sainte Thérèse d'Avila, vierge et docteur de l'Eglise. Entrée à vingt ans au Carmel de l'Incarnation d'Avila, elle entreprit la réforme de son Ordre et put, malgré bien des résistances, réaliser plus de 30 fondations avec la collaboration de saint Jean de la Croix. Ses écrits la rangent parmi les meilleurs guides de l'oraison contemplative. Elle mourut à Alba de Tormès en 1582.

 

14 OCTOBRE

A Rome, l'an de grâce 222, le martyre de saint Calixte. Ancien esclave, revenu du bagne après avoir confessé la foi, il se vit confier, devenu diacre, l'administration temporelle de l'Eglise. Elu pape en 218, il résista au schisme d'Hippolyte et au rigorisme de Tertullien, en assouplissant les règles d'admission au catéchuménat et celles du pardon des apostats.

 

11 OCTOBRE

En Thébaïde, l'an du Seigneur 357, saint Sarmate, disciple de saint Antoine, mis à mort par les Sarrasins. Il avait dit un jour : "J'aime mieux un homme qui a péché et maintenant reconnaît son péché et fait pénitence, qu'un homme qui n'a pas péché et se croit juste".

En Italie du Nord, Angelo Giusepe Roncalli (1881-1963). Il naît dans une famille paysanne modeste. Il est ordonné prêtre en 1904, puis évêque en 1925. Il est successivement délégué apostolique en Turquie et en Grèce, puis nonce à Paris. Il est créé cardinal en 1953, puis nommé patriarche de Venise. Le 28 octobre 1953, il est élu pape sous le nom de Jean XXIII. Il a convoqué le Concile Vatican II qui se poursuivra après sa mort survenue en juin 1963. Jean-Paul II l'a proclamé bienheureux en septembre 2000. Il a été canonisé en avril 2014 par le pape François en présence de Benoît XVI.

 

10 OCTOBRE

Dans l'île de Crète, à la fin du IIème siècle, saint Pinytos, évêque de Cnossos, qui laissa la réputation d'un grand serviteur de la Parole de Dieu.

 

9 OCTOBRE

L'an de grâce 1609, saint Jean Léonardi, qui groupa et anima à Lucques en Toscane une communauté religieuse consacrée à catéchiser la jeunesse. A Rome, il créa, avec Jean-Baptiste Vivès, un collège qui devint plus tard le séminaire de la "Propagation de la foi". Il mourut victime de son dévouement auprès des pestiférés.

En Pologne, l'an 1223, le bienheureux Vincent Kadlubeck. Après dix ans d'épiscopat dans le diocèse de Cracovie où il était respecté même de ses adversaires et où il se distingua comme un habile promoteur de la paix, il se fit moine cistercien à l'Abbaye Saint-André, près de Jedrzejow. Le premier, il écrivit l'histoire de la Pologne.

 

8 OCTOBRE

Au début du IVème siècle, sainte Pélagie. Après avoir mené à Antioche une vie de libertinage, elle fut instruite de la foi par l'évêque d'Edesse, reçut le baptême du salut, et finit ses jours dans la pénitence sur le Mont des Oliviers.

En Espagne, saint Martin Cid, abbé. Prêtre diocésain, il avait construit à Peleas un hospice pour les pélerins où il s'était fait avec ses disciples serviteurs des malades. Entraîné par l'exemple des bénédictins de Moréruéla qui venaient d'adopter les coutumes de Cîteaux, il obtint de saint Bernard quatre moines pour commencer avec eux la vie régulière. Quinze ans plus tard, le 7 octobre 1152, il quittait ses fils pour un monde meilleur.

 

7 OCTOBRE

Mémoire de Notre-Dame du Rosaire, proclamée bienheureuse par toutes les générations, au coeur des mystères de l'Incarnation et de la Rédemption.

 

6 OCTOBRE

L'an de grâce 1101, la naissance au ciel de saint Bruno. D'abord chanoine à Cologne, sa ville natale, il enseigna à Reims dans l'une des écoles les plus réputées de son temps. Vers l'âge de cinquante ans, il s'enfonça, avec six compagnons, dans le massif montagneux de la Grande Chartreuse, où il organisa une forme nouvelle de vie érémitique équilibrée par certaines structures communautaires. Appelé six ans plus tard à Rome par le pape bénédictin Urbain II dont il avait été le maître à Reims, il fonda alors un nouveau monastère en Calabre où il mourut.

 

5 OCTOBRE

En Pologne, Hélène Kowalska (1905-1938), entrée comme converse sous le nom de Soeur Faustine dans la congrégation des soeurs de Notre Dame de la miséricorde. Son itinéraire spirituel est tout orienté vers la miséricorde divine. A l'égal des grands mystiques, elle connait la nuit de l'esprit et elle est comblée de multiples dons. Dans sa vie humble et cachée, elle tend à une étroite union de sa volonté avec celle de Dieu. Jean-Paul II l'a béatifiée en 1993 et l'a inscrite au calendrier des Saints le deuxième dimanche de Pâques de l'an 2000, appelé désormais dimanche de la miséricorde divine.

 

4 OCTOBRE

Mémoire de saint François d'Assise. Appelé par le divin Crucifié à réparer son Eglise, il renonça à un riche héritage paternel et décida de vivre et d'annoncer l'idéal évangélique dans la pauvreté la plus stricte. Dans son dénuement, il reçut à l'ermitage de l'Alverne les stigmates de la Passion et chanta les beautés de la création. Il fut canonisé deux ans après sa mort survenue en 1226. Ses nombreux disciples appelés Frères Mineurs sont répartis dans les trois branches des Franciscains, Capucins et Conventuels.

 

3 OCTOBRE

En Espagne, l'an du Seigneur 1458, le bienheureux Barthélémy Conill, abbé cistercien de Poblet. Médecin et théologien d'une humilité peu commune, il n'accepta la charge abbatiale qu'après l'intervention du pape. Il prévenait les besoins de ses frères, leur prodiguait ses soins quand ils étaient malades ; quand ils guérissaient, on ne savait s'il fallait attribuer le fait à sa compétence médicale ou à la puissance de son intercession.

 

1er OCTOBRE

Saint Remi (vers 437 - 13 janvier 533), né dans ce qui n'était pas encore le diocèse de Laon, est le 15e évêque de Reims où il siégea pendant soixante-quatorze ans, si l'on croit l'inscription « à partir de 459-462 jusqu'à sa mort » que fit porter sur son tombeau l'archevêque Hincmar de Reims en 852. Celui qui sera honoré du titre d'apôtre des Francs par ce même Hincmar, baptisa le roi Clovis Ier, le 25 décembre d'une année comprise entre 496 et 506, avec 3 000 guerriers francs de son entourage. Il a sans doute contribué à organiser sa province ecclésiastique, mais on ne peut pas affirmer qu'il soit le fondateur des sièges épiscopaux de Thérouanne ou d'Arras, encore moins de Laon.

Saint Remi est l'un des patrons de l'archidiocèse de Reims. Il est célébré le 15 janvier en France, et le 13 janvier au martyrologe romain. Dans le diocèse de Reims, il est fêté le 1er octobre conformément à une tradition locale remontant à la fin du VIe siècle.

Mémoire de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus. La solide formation chrétienne reçue au sein de sa famille à Alençon, puis chez les bénédictines de Lisieux, éveilla en elle une précoce vocation religieuse. Pendant les neuf années passées au Carmel de Lisieux depuis 1888 jusqu'à sa mort, elle pratiqua, puis enseigna la voie évangélique de l'enfance spirituelle, espace de cette charité qui, du coeur de l'Eglise, peut seule féconder tout effort apostolique : pour ce motif, elle fut proclamée, auprès de saint François Xavier, patronne des missions catholiques. Jean-Paul II la proclama Docteur de l'Eglise le 19 octobre 1997.

SAINT JOSEPH

 Le Seigneur s'est cherché  

un homme selon son coeur  

(1 S 13, 14)  

Cet homme selon le coeur de Dieu

ne se montre pas dehors,

et Dieu ne le choisit pas sur les apparences,

ni sur le témoignage de la voix publique.

Lorsqu'il envoya Samuel

dans la maison de Jessé pour y trouver David,

le premier de tous qui a mérité cet éloge,

ce grand homme, que Dieu destinait

à la plus auguste couronne du monde,

n'était pas connu dans sa famille.

On présente sans songer à lui

tous ses aînés au prophète ;

mais Dieu,

qui ne juge pas à la manière des hommes,

l'avertissait en secret

de ne regarder pas à leur riche taille,

ni à leur contenance hardie :

si bien que rejetant

ceux que l'on produisait dans le monde,

il fit approcher

celui que l'on envoyait paître les troupeaux ;

et versant sur sa tête l'onction royale,

il laissa ses parents étonnés

d'avoir si peu jusqu'alors connu ce fils,

que Dieu choisissait

avec un avantage si extraordinaire.

Une semblable conduite de la Providence

me fait appliquer aujourd'hui à Joseph,

le fils de David,

ce qui a été dit de David lui-même.

Le temps était arrivé que Dieu cherchât

un homme selon son coeur,

pour déposer en ses mains ce qu'il avait de plus cher ;

je veux dire la personne de son Fils unique,

l'intégrité de sa sainte Mère,

le salut du genre humain,

le secret le plus sacré de son conseil,

le trésor du ciel et de la terre.

Il laisse Jérusalem et les autres villes renommées ;

il s'arrête sur Nazareth ;

et dans cette bourgade inconnue

il va choisir encore un homme inconnu,

un pauvre artisan, Joseph en un mot,

pour lui confier un emploi

dont les anges du premier ordre

se seraient sentis honorés,

afin que nous entendions

que l'homme selon le coeur de Dieu

doit être lui-même cherché dans le coeur,

et que ce sont les vertus cachées

qui le rendent dignes de cette louange.

C'est un vice ordinaire aux hommes,

de se donner entièrement au dehors

et de négliger le dedans,

de travailler à la montre et à l'apparence

et de mépriser l'effectif et le solide,

de songer souvent quels ils paraissent

et de ne penser point quels ils doivent être.

C'est pourquoi les vertus qui sont estimées,

ce sont celles qui se mêlent d'affaires

et qui entrent dans le commerce des hommes :

au contraire les vertus cachées et intérieures,

où le public n'a point de part,

où tout se passe entre Dieu et l'homme,

non seulement ne sont pas suivies,

mais ne sont pas même entendues.

Et toutefois c'est dans ce secret que consiste

tout le mystère de la vertu véritable.

En vain pensez-vous former un bon magistrat,

si vous ne faites auparavant un homme de bien :

en vain vous considérez quelle place

vous pourrez remplir dans la société civile,

si vous ne méditez auparavant

quel homme vous êtes en particulier.

Si la société civile élève un édifice,

l'architecte fait tailler premièrement une pierre,

et puis on la pose dans le bâtiment.

Il faut composer un homme en lui-même,

avant que de méditer

quel rang on lui donnera parmi les autres

et si l'on ne travaille sur ce fonds,

toutes les autres vertus,

si éclatantes qu'elles puissent être,

ne seront que des vertus de parade

et appliquées par le dehors,

qui n'auront point de corps ni de vérité.

Elles pourront nous acquérir de l'estime

et rendre nos moeurs agréables,

enfin elles pourront nous former au gré

et selon le coeur des hommes ;

mais il n'y a que les vertus particulières

qui aient ce droit admirable de nous composer

au gré et selon le coeur de Dieu.

Ce sont ces vertus particulières,

c'est cet homme de bien,

cet homme au gré de Dieu et selon son coeur,

que je veux vous montrer aujourd'hui

en la personne du juste Joseph.

Je veux faire tout ce qui éclate

pour faire l'éloge d'un saint

dont la principale grandeur

est d'avoir été à Dieu sans éclat.

Les vertus mêmes dont je parlerai

ne sont ni de la société ni du commerce ;

tout est renfermé dans le secret de sa conscience.

La simplicité, le détachement,

l'amour de la vie cachée

sont donc les trois vertus du juste Joseph,

que j'ai dessein de vous proposer.

Vous me paraissez étonnés

de voir l'éloge d'un si grand saint

dont la vocation est si haute,

réduit à trois vertus si communes ;

mais sachez qu'en ces trois vertus

consiste le caractère de cet homme de bien

dont nous parlons ;

et il m'est aisé de vous faire voir

que c'est aussi en ces trois vertus

que consiste le caractère du juste Joseph.

Car cet homme de bien que nous considérons,

pour être selon le coeur de Dieu,

il faut premièrement qu'il le cherche ;

en second lieu, qu'il le trouve ;

en troisième lieu, qu'il en jouisse.

Quiconque cherche Dieu,

qu'il cherche en simplicité

celui qui ne peut souffrir les voies détournées.

Quiconque veut trouver Dieu,

qu'il se détache de toutes choses

pour trouver celui qui veut être lui seul

tout notre bien.

Quiconque veut jouir de Dieu,

qu'il se cache et qu'il se retire

pour jouir en repos, dans la solitude,

de celui qui ne se communique point

parmi le trouble et l'agitation du monde.

C'est ce qu'a fait notre patriarche.

Joseph, homme simple, a cherché Dieu ;

Joseph, homme détaché, a trouvé Dieu ;

Joseph, homme retiré, a joui de Dieu.

Le chemin de la vertu

n'est pas de ces grandes routes

dans lesquelles on peut s'étendre avec liberté :

au contraire nous apprenons par les saintes Lettres

que ce n'est qu'un petit sentier

et une voie étroite et serrée,

et tout ensemble extrêmement droite.

Par où nous devons apprendre

qu'il faut y marcher en simplicité

et dans une grande droiture.

Si peu non seulement que l'on se détourne,

mais même que l'on chancelle dans cette voie,

on tombe dans les écueils

dont elle est environnée de part et d'autre.

C'est pourquoi le Saint Esprit voyant ce péril,

nous avertit si souvent de marcher

dans la voie qu'il nous a marquée,

sans jamais nous détourner à droite ou à gauche ;

nous enseignant par cette parole

que pour tenir cette voie,

il faut dresser tellement son intention,

qu'on ne lui permette jamais de se relâcher

ni de faire le moindre pas de côté ou d'autre.

C'est ce qui s'appelle dans les Ecritures

avoir le coeur droit avec Dieu,

et marcher en simplicité devant sa face.

C'est le seul moyen de le chercher

et la voie unique pour aller à lui,

parce que, comme dit le Sage,

"Dieu conduit le juste par les voies droites".

Car il veut qu'on le cherche avec grande ardeur,

et ainsi que l'on prenne les voies les plus courtes,

qui sont toujours les plus droites :

si bien qu'il ne croit pas qu'on le cherche,

lorsqu'on ne marche pas droitement à lui.

C'est pourquoi il ne veut point ceux qui s'arrêtent,

il ne veut point ceux qui se détournent,

il ne veut point ceux qui se partagent.

Quiconque prétend partager son coeur

entre la terre et le ciel

ne donne rien au ciel, et tout à la terre,

parce que la terre retient ce qu'il lui engage,

et que le ciel n'accepte pas ce qu'il lui offre.

"Nul ne peut servir deux maîtres".

Dieu ne peut souffrir cette intention louche,

si je puis parler de la sorte,

qui regarde de deux côtés en un même temps.

Les regards ainsi partagés

rendent l'abord d'un homme choquant et difforme ;

et l'âme se défigure elle-même,

quand elle tourne en deux endroits ses intentions.

"Il faut, dit le Fils de Dieu, que votre oeil soit simple",

c'est-à-dire que votre regard soit unique ;

et pour parler encore en termes plus clairs,

que l'intention pure et dégagée

s'appliquant tout entière à la même fin,

le coeur prenne sincèrement et de bonne foi

les sentiments que Dieu veut.

Mais ce que j'en ai dit en général

se connaîtra mieux dans l'exemple.

Dieu a ordonné au juste Joseph

de recevoir la divine vierge comme son épouse fidèle

pendant qu'elle devient mère sans qu'il y ait part,

de regarder comme son fils propre

un enfant qui ne le touche

que parce qu'il est dans sa maison,

de révérer comme son Dieu

celui auquel il est obligé

de servir de protecteur et de gardien.

Dans ces trois choses

où il faut prendre des sentiments délicats

et que la nature ne peut pas donner,

il n'y a qu'une extrême simplicité

qui puisse rendre le coeur docile et traitable.

Dieu, qui a établi son Evangile

sur des contrées mystérieuses,

ne se donne qu'à ceux qui se contentent de lui

et se détachent des autres biens.

Il faut qu'Abraham quitte sa maison

et tous les attachements de la terre

avant que Dieu lui dise : Je suis ton Dieu.

Il faut abandonner tout ce qui se voit

pour mériter ce qui ne se voit pas,

et nul ne peut posséder ce grand tout,

s'il n'est au monde comme n'ayant rien.

Si jamais il y eut un homme

à qui Dieu se soit donné de bon coeur,

c'est sans doute le juste Joseph,

qui le tient dans sa maison et entre ses mains,

et à qui il est présent à toutes les heures

beaucoup plus dans le coeur que devant les yeux.

Voilà un homme qui a trouvé Dieu

d'une façon bien particulière :

aussi s'est-il rendu digne d'un si grand trésor

par un détachement sans réserve,

puisqu'il est détaché des passions,

détaché de son intérêt et de son propre repos.

Mystère admirable : Joseph a dans sa maison

de quoi attirer les yeux de toute la terre,

et le monde ne le connaît pas :

il possède un Dieu-Homme, et il n'en dit mot :

il est témoin d'un si grand mystère,

et il le goûte en secret sans le divulguer.

Les mages et les pasteurs

viennent adorer Jésus Christ,

Siméon et Anne publient ses grandeurs :

nul autre ne pouvait rendre meilleur témoignage

du mystère de Jésus Christ

que celui qui en était le dépositaire,

qui savait le miracle de sa naissance,

que l'ange avait si bien instruit de sa dignité

et du sujet de son envoi.

Quel père ne parlerait pas d'un fils si aimable ?

Et cependant l'ardeur de tant d'âmes saintes

qui s'épanchent devant lui avec tant de zèle

pour célébrer les louanges de Jésus Christ,

n'est pas capable d'ouvrir sa bouche

pour leur découvrir le secret de Dieu

qui lui a été confié.

Erant mirantes,

dit l'Evangéliste (des parents de l'enfant) :

ils paraissaient étonnés,

il semblait qu'ils ne savaient rien :

ils écoutaient parler tous les autres ;

et ils gardaient le silence avec tant de religion,

qu'on dit encore dans leur ville au bout de trente ans :

"N'est-ce pas le fils de Joseph ?",

sans qu'on ait rien appris durant tant d'années

du mystère de sa conception virginale.

C'est qu'ils savaient l'un et l'autre

que, pour jouir de Dieu en vérité,

il fallait se faire une solitude,

qu'il fallait rappeler en soi-même

tant de désirs qui errent

et tant de pensées qui s'égarent,

qu'il fallait se retirer avec Dieu

et se contenter de sa vue.

Mais, chrétiens, où trouverons-nous

ces hommes spirituels et intérieurs

dans un siècle qui donne tout à l'éclat ?

Abbaye cistercienne Notre Dame du Val d'Igny, 51170 Arcis Le Ponsart