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AU FIL DE LA LITURGIE |
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3 JUILLET 2022 - 14EME DIMANCHE ORDINAIRE (ANNEE C) |
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Evangile selon saint Luc (10, 1 ... 20) Parmi les disciples, Il leur dit : « La moisson est abondante, Priez donc le maître de la moisson Allez ! Voici que je vous envoie Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, Mais dans toute maison où vous entrerez, ‘Paix à cette maison.’ S’il y a là un ami de la paix, Restez dans cette maison, Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez Guérissez les malades qui s’y trouvent ‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’» Mais dans toute ville où vous entrerez ‘Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, Toutefois, sachez-le : Je vous le déclare : Les 72 disciples revinrent tout joyeux, « Seigneur, même les démons Jésus leur dit : « Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair. Voici que je vous ai donné le pouvoir Toutefois, ne vous réjouissez pas *** Psaume 65 (66) Acclamez Dieu, toute la terre ; Toute la terre se prosterne devant toi, Il changea la mer en terre ferme : Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu : |
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Homélie de Père Jean-François Baudoz Rappelons-nous : selon l'évangile de Luc, Jésus vient tout juste d'envoyer les Douze en mission (Lc 9,1-6) : « Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent, ni tunique de rechange. » Il les envoie pour proclamer le royaume de Dieu et pour faire des guérisons. La mission est urgente. Ils sont douze et l'Église, le peuple de Dieu, est à fonder. Or, nous venons de l’entendre, voici que Jésus recommence à appeler et à envoyer ! Non plus douze, mais soixante-douze. Un chiffre à signification symbolique qui rappelle les soixante-douze peuples de la terre du livre de la Genèse et qui désigne ici les peuples du monde entier. Oui, le champ a les dimensions de l’univers. La moisson est abondante et, en regard de sa dimension, les ouvriers sont peu nombreux. Voilà donc la double nouveauté : la mission n'est plus confiée seulement à quelques-uns mais à tous les disciples. Et elle n’est plus réservée au seul peuple d’Israël mais elle est destinée à tous les peuples de la terre. L’Evangile, la Bonne Nouvelle de la venue du Royaume de Dieu, ne peut être confiné en un lieu car il a pour seules limites les dimensions de l’univers. Et sa proclamation n’est pas l’affaire de professionnels ou de spécialistes : tous les disciples sont les témoins de la Bonne Nouvelle du salut de Dieu. Ces soixante-douze disciples sont envoyés deux par deux. D’abord parce que, dans le monde de la Bible comme encore aujourd’hui, un double témoignage est plus crédible qu’un seul. Un témoin isolé court toujours le risque de se transformer en gourou ou en faux-prophète. Ensuite et surtout parce que la foi chrétienne ne vaut que dans la mesure où elle est communautaire. C’est que la marche à la suite du Christ, même si elle est personnelle, n’est jamais individuelle. Pour le comprendre, il suffit de faire appel à l’expérience humaine la plus ordinaire ou à l’actualité la plus immédiate. Un coureur du Tour de France roule toujours dans la roue d’un autre. En montagne, on marche à plusieurs, par sécurité bien sûr, mais surtout parce que chacun a vocation à entraîner les autres vers le col à franchir ou le sommet à dépasser. Et puis il y a encore la main tendue à un malade sur son lit d’hôpital ; il y a les mots échangés avec le voisin et aussi le regard croisé qui vaut une parole. On ne peut pas vivre l’évangile dans l’isolement. Voilà bien l’expérience de l’Eglise que nous avons à vivre : témoigner à plusieurs de la force et de la vitalité de l’Evangile pour préparer la venue de Jésus « dans toutes les villes et les localités » où lui-même doit aller. Faut-il insister sur l’actualité de cette page d’évangile ? Nous sommes les soixante-douze disciples que Jésus envoie deux par deux. Nous rendons témoignage ensemble à la Bonne Nouvelle, là où nous vivons, avec notre famille, avec notre communauté, avec l’Eglise, avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté qui mettent leur vie au service de l’humanité. Oui, la moisson est là et elle est surabondante mais les moissonneurs sont trop peu nombreux. Où trouver d’autres ouvriers ? Où trouver des hommes et des femmes prêts à s’engager à préparer les voies du Seigneur ? Comment les décider à se mettre en marche ? « Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson ! » La prière pour que la Père envoie des moissonneurs n’est pas un alibi à notre paresse. C'est dans la prière que Jésus se retire avant de choisir les Douze. C’est dans la prière que Martin Luther King lutte en faveur de la fraternité entre les races. C'est dans la prière que Mère Térésa décide de tout abandonner pour se consacrer aux plus délaissés. C’est dans la prière que nous enracinons notre témoignage de disciples du Christ. Contrairement à ce que dit le proverbe, c’est Dieu qui propose et c’est l’homme qui dispose. Le projet de Dieu est à la merci de la réponse humaine. Prions en toute vérité le maître de la moisson de nous envoyer travailler ensemble dans l’immense champ de sa moisson. |
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Pour la méditation quotidienne :
En marche vers dimanche (video)
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Seigneur Dieu, par l’abaissement de ton Fils, tu as relevé le monde déchu ; donne à tes fidèles une joie sainte : tu les as tirés de l’esclavage du péché ; fais-leur connaître le bonheur éternel. Par le Christ notre Seigneur. |