AGNES DE SAINT-PAUL | ||
"La puissance de la lumière"
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L'esprit de Dieu parle par onction, versant dans l'âme qui l'écoute la grâce d'accomplir ce qu'il demande d'elle, selon qu'il dit lui-même, que "sa parole ne retournera point à vide, mais qu'elle prospérera en toutes les choses pour lesquelles il l'a envoyée". Il n'y a donc qu'à dire avec un prophète : "Parlez Seigneur car votre serviteur écoute" * * * Dieu parle aux âmes en leur donnant sa lumière pour voir leurs infidélités ; et c'est écouter que d'ouvrir les yeux à ce rayon divin qui anéantit leurs ténèbres. Nos manquements naissent de ce que nous oublions Dieu pour nous regarder nous-même et vivre à nos volontés propres. * * * Que si Notre Seigneur appelle le péché la puissance des ténèbres, nous pouvons appeler la grâce la puissance de la lumière, qui répare en nous éclairant ce que le péché a détruit en nous obscurcissant ; et c'est à cette puissante lumière que nous devons nous livrer à toute heure pour porter l'effacement des ténèbres qui nous enveloppent incessamment. |
De notre monastère de Tart, ce 28 septembre 1634.
Votre très humble et très affectionnée soeur et servante, soeur Agnès de Saint-Paul, I.R.B.
(Indigne Religieuse Bernardine) |
AGNES DE SAINT PAUL
Entre 1122 et 1131, Etienne Harding, troisième abbé de Cîteaux, fonde la première maison féminine de l'Ordre à Tart-l'Abbaye. En 1623, l'abbesse de Tart, encouragée par l'évêque de Langres, arrive à Dijon accompagnée de huit religieuses. Sous l'influence de sa soeur, la Mère Angélique Arnauld, Soeur Agnès de Saint-Paul prend l'habit de Port Royal en 1611 et séjourne au monastère de Dijon de 1629 à 1635. Sa correspondance est un témoignage direct de la vie édifiante menée à cette époque par les Dames de Tart. |
LES AUTEURS CISTERCIENS PARLENT DE LA MISERICORDE | ||
" Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père." " A travers sa parole, ses gestes, et toute sa personne, Jésus de Nazareth révèle la miséricorde de Dieu." |
Gilbert de Hoyland : " L'Eglise a reçu le commandement d’être servante de la miséricorde." (lire) Guerric d'Igny : " La terre est emplie de la miséricorde du Seigneur." (lire) Gertrude d'Helfta : " De grâce, ô Père des miséricordes." (lire) Baudouin de Ford : " La miséricorde s'avère très nécessaire au salut." (lire) Isaac de l'Etoile : " Il y a deux sortes de miséricorde : donner et pardonner." (lire) Aelred de Rievaulx : " J'espère en ta bonté, ô très Miséricordieux." (lire) Bernard de Clairvaux : " Il est le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation." (lire) Guillaume de Saint-Thierry : " Seigneur, tu fais miséricorde à celui que tu prends en pitié." (lire) Adam de Perseigne : " La miséricorde concède le pardon à celui qui s’est humblement prosterné aux pieds du Christ. " (lire) Jean de Ford : " Nous ne pouvons ignorer les entrailles de miséricorde de notre Dieu. " (lire) Galand de Reigny : " Miséricorde et vérité sont venues l’une au-devant de l’autre. " (lire) Gilbert de Hoyland : " Une rosée de miséricorde." (lire)
Dessins de Eloy Roy 1 - "Et ils le tuèrent" (Mt 28,4) 2 - "Lazare, le mendiant, pourrit à la porte du riche" (Luc16,19-31) |
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" La miséricorde, c’est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre.
La miséricorde, c’est la loi fondamentale qui habite le cœur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il rencontre sur le chemin de la vie.
La miséricorde, c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours malgré les limites de notre péché."
Pape François - Misericordiae vultus n° 1.2.3 |
LES AUTEURS CISTERCIENS PARLENT DE LA MISERICORDE | ||
" Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père."
Face à la gravité du péché, Dieu répond par la plénitude du pardon. La miséricorde sera toujours plus grande que le péché, et nul ne peut imposer une limite à l’amour de Dieu qui pardonne … Qu’à tous, croyants ou loin de la foi, puisse parvenir le baume de la miséricorde comme signe du Règne de Dieu déjà présent au milieu de nous.
Pape François - Misericordiae vultus n° 3 ... 5
Dessins de Eloy Roy 1 - "Et ils le tuèrent" (Mt 28,4) 2 - "Lazare, le mendiant, pourrit à la porte du riche" (Luc16,19-31) |
GILBERT DE HOYLAND abbé cistercien du XIIème siècle Voulez-vous que je vous propose un onguent dont l’odeur surpasse en excellence tous les aromates des dons répandus dans l’Eglise ? Quel parfum trouver en celle-ci qui soit plus suave que celui de la miséricorde et du pardon ? Combien ne sont-ils pas à avoir couru à l’odeur de cet onguent et, par lui, à s’être unis au Christ au sein de son corps ? … Combien en est-il qui, par désespoir, se seraient livrés eux-mêmes à toutes sortes d’impuretés et à l’avarice, et se seraient précipités volontairement dans le gouffre de tous les vices, s’ils n’en avaient pas été retenus par l’odeur de ce médicament ? Quelle ne serait pas ma tribulation si je ne connaissais pas les miséricordes du Seigneur ? Miséricordes en sa Tête, miséricordes en son corps qui est l’Eglise. Car elle-même a reçu du Seigneur ce qu’elle a transmis à ses fils : oui, dis-je, elle a reçu la miséricorde en cadeau, avec aussi le commandement d’être servante de la miséricorde … Que l’élan de ton affection soit celui de la miséricorde, car il dérive effectivement du pardon qui te vient du Seigneur. Sermon sur le Cantique 32, 4 … 5
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LES AUTEURS CISTERCIENS PARLENT DE LA MISERICORDE | ||
" Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père."
Il est déterminant pour l’Eglise et pour la crédibilité de son annonce de vivre et de témoigner elle-même de la miséricorde. Son langage et ses gestes doivent transmettre la miséricorde pour pénétrer le cœur des personnes et les inciter à retrouver le chemin du retour au Père.
Pape François - Misericordiae vultus n°12
Dessins de Eloy Roy 1 - "Et ils le tuèrent" (Mt 28,4) 2 - "Lazare, le mendiant, pourrit à la porte du riche" (Luc16,19-31) |
GUERRIC D'IGNY abbé cistercien du XIIème siècle Enfin, la terre est emplie de la miséricorde du Seigneur, le Seigneur a couronné l’année de ses bienfaits et ses champs regorgent de toute grâce spirituelle ; qui peut nier, à moins d’être un ingrat, que ce ne soit la plénitude du temps ? … Elle est en effet multiple à l’infini, ô Dieu, ta miséricorde : toi qui es le pain des anges, tu ne te contentes pas d’enrichir et de rendre heureuses les tables des hommes, mais tu vas jusqu’à devenir un foin qui remplisse les crèches des animaux. O Seigneur, Sagesse miséricordieuse, tu te proclames débiteur des sages et des insensés ; toi qui as créé les uns et les autres, tu fournis aux uns et aux autres l’aliment nécessaire : aussi bien les hommes que les bêtes, les spirituels que les charnels, tu les sauves chacun selon leur condition et leur rang. Que le Seigneur soit donc loué pour ses miséricordes et pour ses merveilles envers les fils des hommes, car il a envoyé son Verbe fait chair comme remède et comme nourriture pour tous, si bien que ceux mêmes qui sont incapables de parole sont guéris et rassasiés de la chair de la Parole. 4ème sermon pour la Nativité 1, 40-43 … 48-60
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LES AUTEURS CISTERCIENS PARLENT DE LA MISERICORDE | ||
" Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père." Pour être capable de miséricorde, il nous faut donc d’abord nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu. Cela veut dire qu’il nous faut retrouver la valeur du silence pour méditer la Parole qui nous est adressée. C’est ainsi qu’il est possible de contempler la miséricorde de Dieu et d’en faire notre style de vie. Pape François - Misericordiae vultus n°13
Dessins de Eloy Roy 1 - "Et ils le tuèrent" (Mt 28,4) 2 - "Lazare, le mendiant, pourrit à la porte du riche" (Luc16,19-31) |
GERTRUDE D'HELFTA moniale bénédictine cistercienne du XIIIème siècle De grâce, ô Jésus, mon aimable espérance, Epoux fidèle et plein de miséricorde, toi qui ne méprises jamais les soupirs des malheureux, hélas ! hélas ! par ma propre faute mon oreille est bouchée ! De grâce, ô Père des miséricordes, fais que ma vie se passe à t’obéir, au moindre murmure, dès que mon oreille t’aura entendu. Mon bien-aimé, par la douce piété de tes oreilles bénies, purifie toute l’iniquité de mes oreilles pécheresses, afin qu’à l’heure de ma mort, je ne craigne pas d’entendre une parole de malheur, mais qu’à ton très doux appel, mon oreille reçoive la joie et l’allégresse ; car tu es ma seule attente. De grâce, enlève-moi au plus tôt pour tes noces.
Exercice spirituel VII, 604-613
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