LES AUTEURS CISTERCIENS PARLENT DE LA MISERICORDE | ||
" Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père."
La vie de l’Eglise est authentique et crédible lorsque la miséricorde est l’objet d’une annonce convaincante. Elle sait que sa mission première, surtout à notre époque toute remplie de grandes espérances et de fortes contradictions, est de faire entrer tout un chacun dans le grand mystère de la miséricorde de Dieu, en contemplant le visage du Christ. L’Eglise est d’abord appelée à être témoin véridique de la miséricorde, en la professant et en la vivant comme le centre de la Révélation de Jésus-Christ … Pape François - Misericordiae vultus n°23
Dessins de Eloy Roy 1 - "Et ils le tuèrent" (Mt 28,4) 2 - "Lazare, le mendiant, pourrit à la porte du riche" (Luc16,19-31) |
GILBERT DE HOYLAND abbé cistercien du XIIème siècle Si tu ne veux pas te mettre à la recherche de celui qui erre, va du moins au-devant de celui qui revient. Ouvre-lui la porte de la miséricorde, et si tu ne reçois pas le pénitent à cause du Christ, reçois du moins le Christ dans le pénitent. Que ton âme se liquéfie en une rosée de miséricorde et qu’elle s’enflamme à la voix de Jésus qui crie et qui frappe à la porte. Car l’appel du pénitent, le cri du pauvre sont la voix de Jésus. Aussi, lorsque tu entends cette voix, que ton âme se liquéfie dans un élan de clémence, afin que toi aussi, avec l’épouse, tu puisses dire : Mon âme s’est liquéfiée dès que le Bien-aimé a parlé. Ecoute et repasse en ton esprit ce qu’il a dit à Marie Madeleine, à la femme surprise en adultère, à la Samaritaine, à la Cananéenne, à Zachée, à Pierre, au centurion. A entendre tant de paroles de bonté et de clémence, qui ne sentirait son cœur s’attendrir, ses entrailles s’émouvoir ? ... Pour ma part, bon Jésus, je sens que je me répands en une huile abondante et que je me liquéfie dans une affection semblable à la tienne, toutes les fois que je repense à tes œuvres, à tes mots, à tes préceptes, où s’exprime ta miséricorde. Ce sont là des paroles de ta part pleines de feu, et ton serviteur les aime. Il les aime car il en a besoin ; voilà pourquoi mon âme les aime et se liquéfie de joie lorsque tu parles, toi.
Sermon sur le Cantique 43 § 6
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" Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père."
Voici le moment favorable pour changer de vie ! Voici le temps de se laisser toucher au coeur. Face au mal commis, et même aux crimes graves, voici le moment d’écouter pleurer les innocents dépouillés de leurs biens, de leur dignité, de leur affection, de leur vie même. Rester sur le chemin du mal n’est que source d’illusion et de tristesse. La vraie vie est bien autre chose. Dieu ne se lasse pas de tendre la main. Il est toujours prêt à écouter. Pape François - Misericordiae vultus n°19
Dessins de Eloy Roy 1 - "Et ils le tuèrent" (Mt 28,4) 2 - "Lazare, le mendiant, pourrit à la porte du riche" (Luc16,19-31) |
ADAM DE PERSEIGNE abbé cistercien du XIIème siècle Les eaux se puisent aux sources du Sauveur quand, des blessures du Christ, les lèvres de la foi tirent des ruisseaux de grâce. Aussi les blessures des pieds sont elles des sources, mais des sources d’huile ; les plaies des mains des sources de baume, la plaie du côté une source de vin. Comment cela, me dites-vous, puisque de toutes ces plaies on ne voit couler que du sang ? Voici comment : l’huile guérit, le baume parfume, le vin enivre. L’huile est la miséricorde qui reçoit le coupable aux pieds de Jésus, lorsqu’il demande humblement pardon : voici, vous le voyez, l’huile qui coule des pieds. Comme le baume coule des sources des mains, il est la précieuse réputation de justice que reçoit le juste de la générosité du Christ. Le coupable se contente de recevoir son pardon ; le juste n’est pas satisfait s’il n’obtient aussi la gloire des vertus. La miséricorde concède le pardon à celui qui s’est humblement prosterné aux pieds du Christ ; sa générosité accorde la gloire des vertus à celui qui, dans la force de son âme, se tient debout pour bénéficier de la générosité des mains du Christ. Enfin du cellier à vin de son côté percé jaillit le vin de la merveilleuse et vivifiante charité. Lettre 3 n°37
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LES AUTEURS CISTERCIENS PARLENT DE LA MISERICORDE | ||
" Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père."
Redécouvrons les œuvres de miséricorde corporelles : donner à manger aux affamés, à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Et n’oublions pas les œuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts Pape François - Misericordiae vultus n°15
Dessins de Eloy Roy 1 - "Et ils le tuèrent" (Mt 28,4) 2 - "Lazare, le mendiant, pourrit à la porte du riche" (Luc16,19-31) |
GUILLAUME DE SAINT THIERRY abbé bénédictin puis cistercien du XIIème siècle Seigneur, tu fais miséricorde à celui que tu prends en pitié … Pitié, Seigneur, pitié, toi qui nous modèles ! et nous sommes ta glaise ! Nous adhérons encore à toi ; ta main puissante nous porte encore ; encore nous restons suspendus à tes trois doigts par la foi, l’espérance et la charité, ces doigts qui tiennent, pesée au crochet, la masse terrestre, je veux dire la solidité de ton Eglise. Pitié, tiens-nous bien, que nous ne tombions pas de ta main ! Brûle nos reins et nos cœurs au feu de ton Saint Esprit, et affermis ce que tu as déjà réalisé en nous, de peur que nous ne lâchions, que nous ne soyons ramenés à notre boue, ou même au néant ! C’est par toi, pour aller à toi que nous avons été créés ; vers toi l’orientation de notre vie ! Nous te reconnaissons pour notre créateur, notre modeleur. Cette sagesse par laquelle tu disposes les choses, cette miséricorde et cette bonté par lesquelles tu les tiens et tu les gardes, nous les adorons, nous les invoquons ! Achève de nous former toi qui nous as faits ; achève jusqu’à nous faire prendre cette forme de ton image et de ta ressemblance pour laquelle tu nous as formés ! Méditation 1 (n°1 … 3)
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AGNES DE SAINT-PAUL | ||
"La puissance de la lumière"
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L'esprit de Dieu parle par onction, versant dans l'âme qui l'écoute la grâce d'accomplir ce qu'il demande d'elle, selon qu'il dit lui-même, que "sa parole ne retournera point à vide, mais qu'elle prospérera en toutes les choses pour lesquelles il l'a envoyée". Il n'y a donc qu'à dire avec un prophète : "Parlez Seigneur car votre serviteur écoute" * * * Dieu parle aux âmes en leur donnant sa lumière pour voir leurs infidélités ; et c'est écouter que d'ouvrir les yeux à ce rayon divin qui anéantit leurs ténèbres. Nos manquements naissent de ce que nous oublions Dieu pour nous regarder nous-même et vivre à nos volontés propres. * * * Que si Notre Seigneur appelle le péché la puissance des ténèbres, nous pouvons appeler la grâce la puissance de la lumière, qui répare en nous éclairant ce que le péché a détruit en nous obscurcissant ; et c'est à cette puissante lumière que nous devons nous livrer à toute heure pour porter l'effacement des ténèbres qui nous enveloppent incessamment. |
De notre monastère de Tart, ce 28 septembre 1634.
Votre très humble et très affectionnée soeur et servante, soeur Agnès de Saint-Paul, I.R.B.
(Indigne Religieuse Bernardine) |
AGNES DE SAINT PAUL
Entre 1122 et 1131, Etienne Harding, troisième abbé de Cîteaux, fonde la première maison féminine de l'Ordre à Tart-l'Abbaye. En 1623, l'abbesse de Tart, encouragée par l'évêque de Langres, arrive à Dijon accompagnée de huit religieuses. Sous l'influence de sa soeur, la Mère Angélique Arnauld, Soeur Agnès de Saint-Paul prend l'habit de Port Royal en 1611 et séjourne au monastère de Dijon de 1629 à 1635. Sa correspondance est un témoignage direct de la vie édifiante menée à cette époque par les Dames de Tart. |
LES AUTEURS CISTERCIENS PARLENT DE LA MISERICORDE | ||
" Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père."
Combien de situations de précarité et de souffrance n’existent-elles pas dans le monde d’aujourd’hui! Combien de blessures ne sont-elles pas imprimées dans la chair de ceux qui n’ont plus de voix parce que leur cri s’est évanoui et s’est tu à cause de l’indifférence des peuples riches ! Au cours de ce Jubilé, l’Eglise sera encore davantage appelée à soigner ces blessures, à les soulager avec l’huile de la consolation, à les panser avec la miséricorde et à les soigner par la solidarité et l’attention. Pape François - Misericordiae vultus n°15
Dessins de Eloy Roy 1 - "Et ils le tuèrent" (Mt 28,4) 2 - "Lazare, le mendiant, pourrit à la porte du riche" (Luc16,19-31) |
BERNARD DE CLAIRVAUX abbé cistercien du XIIème siècle D'où viendrait à l’âme l’audace de lever les yeux, d’où le courage de dresser la tête ? Ne va-t-elle pas bien plutôt « se convertir dans son malheur, tandis que l’aiguillon la point ? » … Elle se convertira au Seigneur et s’écriera avec humilité : « Guéris mon âme, car j’ai péché contre toi ». Désormais convertie au Seigneur, elle recevra la consolation, car il est le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation. Pour moi, tant que je regarde en moi-même, mon œil demeure dans l’amertume. Mais que je regarde en haut et que je lève les yeux vers le secours de la divine miséricorde, aussitôt la joyeuse vision de Dieu adoucira l’amère vision de moi-même. … Ce n’est pas une médiocre vision de Dieu que d’expérimenter combien il est bon et se laisse fléchir, car il est vraiment bienveillant et miséricordieux, et il pardonne volontiers. Sa nature est la bonté, et ce qui lui est propre, c’est de toujours faire miséricorde et d’épargner. C’est donc par cette expérience et selon cet ordre que Dieu se fait connaître pour notre salut, lorsque l’homme commence par se connaître dans son dénuement, et crie vers le Seigneur qui l’exaucera et lui dira : « Je te délivrerai et tu m’honoreras ».
Sermon 36 sur le Cantique § 5-6
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